Dix-neuf ans après le seul et unique sacre mondial tricolore décroché en 2000 par Olivier Marceau à Perth (AUS), Vincent Luis a rafraîchi l’histoire du triathlon français en devenant à son tour ce samedi champion du monde de distance olympique, à l’issue de la grande finale de la World Triathlon Series (circuit créé en 2009) disputée à Lausanne (SUI). | ||
Leader du classement général de la World Triathlon Series (WTS) avant cet ultime opus et flanqué de la pancarte de favori, Vincent Luis a souffert dans le final mais n’a jamais douté en maitrisant les événements de main de maître alors qu’un Top 5 en Suisse suffisait à lui assurer le titre mondial. Sorti des eaux du Lac Léman aux avant-postes (1500 m de natation), le sociétaire de Sainte-Geneviève Triathlon a tenu sa place sans trembler dans le peloton de tête de la partie cycliste (40 km) malgré un gros tempo dans un groupe composé d’une vingtaine d’éléments, parmi lesquels figuraient les cinq autres postulants au titre mondial, à savoir les Espagnols Mario Mola, Javier Gomez et Fernando Alarza, l’Australien Jacob Birtwhistle et le Belge Martin Van Riel. Mais c’est à pied (10 km) que le Français a définitivement forgé son succès planétaire en marquant parfaitement à la culotte Mola, double tenant du titre et adversaire numéro un du Français (et accessoirement compagnon d’entraînement) avec 397 points de retard avant cette Grande Finale, avant de lâcher prise sur la fin en raison d’un coup de chaud. Finalement 5e à 1’06 du vainqueur, le Norvégien Kristian Blummefelt, Vincent Luis pouvait s’emparer du drapeau tricolore et franchir la ligne d’arrivée dans la peau du nouveau champion du monde de distance olympique. Avant d’écraser sa larme lors de la cérémonie protocolaire et d’entonner sur le podium la Marseillaise à pleins poumons. Cette Grande finale mondiale a également souri à Léo Bergère, qui termine à une très belle 12e place. En revanche, grosse déception pour Dorian Coninx (vainqueur cette saison aux Bermudes) qui pointe au 45e rang et Pierre Le Corre, contraint à l’abandon. | ||
Retour sur une formidable saison et temps forts | ||
À 30 ans, ce titre mondial vient récompenser l’impressionnante régularité de Vincent Luis cette saison au sommet de l’élite du triathlon mondial, lui qui n’est jamais sorti du Top 6 lors de ses six courses disputées en WTS (vainqueur à Yokohama, 2e à Hambourg, 4e aux Bermudes, 5e à Edmonton et Abu Dhabi, 6e à Leeds). Vice-champion du monde l’an passé, cet ancien nageur passé au triathlon à l’âge de 14 ans compte désormais une couronne mondiale, deux succès lors des Grandes Finales de 2017 et 2018, 4 victoires et 14 podiums en WTS. Sans oublier sa couronne européenne individuelle en sprint acquise en 2016, un titre mondial mixte par équipes en 2018. À un an des Jeux Olympiques de Tokyo, Vincent Luis – qui a changé de structure d’entraînement l’an passé – adresse là un message très fort à la planète triathlon, lui qui avait été marqué il y a trois ans par son échec lors des JO de Rio (seulement 7e). Depuis, le double champion de France n’a cessé de monter en puissance, en se faisant une place de choix parmi le gotha mondial et surtout, en répondant présent lors des grands rendez-vous.. | ||
Déclaration à l’arrivée | ||
« C’est incroyable, je n’arrive toujours pas y croire, a déclaré le Français à l’arrivée. C’est la plus belle course de ma vie. Je suis fatigué, c’était une course vraiment dure mais j’avais beaucoup d’amis et de supporters derrière moi pour me supporter aujourd’hui. Mes parents étaient là, j’ai tout donné pour eux. J’ai essayé de suivre Mario aussi longtemps que possible. Après la natation, je me suis dit que je devais rester tranquille à l’avant, pour éviter une chute. A pied, je suis resté dans sa foulée avant de sauter à deux tours de l’arrivée. J’ai laissé les deux gars de derrière revenir (Alarza et Iden) car je savais qu’un Top 6 suffisait si Mario ne l’emportait pas. Cinquième, c’est encore mieux et suffisant pour l’emporter. C’est fou ! C’est au-dessus de tout ce que tu peux ressentir dans ta vie. Un titre mondial, il va falloir réaliser. C’est une grande réussite, la plus belle de ma carrière. Battre des gars comme Mario et Javier qui comptabilisent huit titres à eux deux, et inscrire mon nom à leurs côtés au palmarès, c’est juste incroyable ! Je suis content également pour le triathlon français. Il y en a plein qui poussent derrière : Leo (Bergère, 12e), Pierre (Le Corre, abandon), Dorian (Coninx, 45e). Ce sont tous les gars qui arrivent et qui vont profiter un peu de ça, je l’espère. Je ne prétends pas porter le triathlon français sur mes épaules mais si je peux aider à sa visibilité, attirer des partenaires, je suis content et c’est pour ça que je fais ce sport.« Communiqué de presse FFTRI – Photo TDK |