(MISE A JOUR : Les obsèques de Rodolphe Retrain auront lieu le jeudi 20 décembre à 11h30 au complexe funéraire de Grammont (34). Un dernier hommage peut lui être rendu à la chambre funéraire avant la cérémonie).
La famille du triathlon pleure aujourd’hui avec nous la disparition d’un de ses membres les plus attachants. Rodolphe Retrain, « Doche » pour ses amis, s’est en effet éteint lundi après-midi à l’âge de 56 ans, à la suite d’un malaise cardiaque durant une sortie vélo, dans son département d’adoption, l’Hérault.
Né en région parisienne, c’est par le hockey sur glace que Rodolphe est arrivé au sport, avant de bifurquer vers le cyclisme, comme son papa André, professionnel dans les années 60 dans les équipes Peugeot-BP-Dunlop et Pelforth-Sauvage-Lejeune. Comme son père, Rodolphe tâta de la piste, de la route, jusqu’en « première Caté », avant de se diriger vers un sport émergent au milieu des années 80, le triathlon.
Fort de ses qualités cyclistes, Rodolphe allait rapidement figurer parmi les meilleurs athlètes de sa génération, dans un sport naissant, exprimant pleinement ses qualités sur les formats « Longue distance ». Avec les Serge Lecrique, Jean Claude Cauchois, Philippe Methion, Grégoire Millet, Eric Plantin, PIerre Houseaux, Yves Cordier et tous les autres « pionniers » de la discipline en France, il allait livrer des batailles homériques aux quatre coins de la planète, sur les plus prestigieuses épreuves du calendrier.
Au sein des Team Nike ou Le Coq Sportif, mais aussi et surtout au sein de l’historique équipe de Poissy triathlon, il participera à sa façon à l’essor de la discipline. Sa gueule d’ange, sa longue chevelure blonde, faisaient de lui un personnage incontournable du triathlon français et international. Un style et un look qui lui valurent plusieurs Une de magazines de sport, même hors triathlon.
A la fin des années 90, l’heure de la reconversion sonnait. Après quelques années à travailler dans l’entreprise d’ambulance familiale, Rodolphe revenait à ses premières amours, le cyclisme et le triathlon. Sur le tas, il apprendra le métier de commercial, au sein de divers titres de presse spécialisés, comme Le Cycle, ou Triathlete Magazine. Sa connaissance du milieu, son sens du contact, son immense réseau favoriseront cette reconversion dans sa « deuxième famille ».
En 2003, il participera à la création de TRIMAG, avec Roland Hugot. Un titre pour lequel il oeuvrait toujours, en qualité de responsable de la publicité et de la promotion. Chaque saison, il « faisait la route » pour aller installer son stand à Val de Gray, l’Alpe d’Huez, Nice, au Natureman, etc, où il aimait rencontrer et échanger avec les pratiquants, les lecteurs, en toute simplicité, et avec un cœur « grand comme ça ». Ce cœur, d’ailleurs, qui lui causera tant de soucis. Ces dernières années, après plusieurs accidents cardiaques, Rodolphe avait dû baisser de rythme, et se ménager. Ces dernières semaines, on lui avait prescrit un nouveau traitement, dans lequel il espérait beaucoup. Sous le soleil de décembre, il avait même repris tranquillement le vélo. Electrique, pour ne pas trop solliciter son cœur. Un comble pour cet élégant « broyeur de pédales » qu’il fut. C’est sur cette « petite reine » qu’il aura rendu son dernier souffle. Pour une ultime échappée.
Ciao, « Môme ».
Luc Beurnaux et l’équipe de TRIMAG – Photos collection perso