A 40 ans, Nicolas Lebrun a décidé de mettre un terme à sa carrière professionnelle à l’issue du Championnat du Monde Xterra (7e) qui s’est déroulé le 27 octobre dernier. Son palmarès impose le respect avec 4 médailles aux Mondiaux (l’or en 2005, l’argent en 2003 et 2009, le bronze en 2002), 1 titre de Champion d’Europe (2004) et 4 victoires sur le Circuit Européen (2006, 2007, 2008 et 2012). Désormais, le néo-retraité va se consacrer pleinement à sa structure de Coaching (Organicoach) ainsi qu’au développement du Xterra en Europe.
Cette 7e place te satisfait-elle pour ton dernier Championnat du monde Xterra ?
« Oui, elle me satisfait. Je voulais remonter dans le top 10 sur mon dernier Championnat du monde Xterra. L’idéal aurait été un top 5 mais je veux finir sur une note positive. Il y a toujours deux lectures possibles des événements… J’ai géré cette course avec prudence pour être sûr de terminer dans ce top 10, sans prise de risque, que ce soit dans la gestion de l’effort, dans le pilotage ou dans l’alimentation. Cela m’a permis de ne jamais me mettre, avant les trois derniers kilomètres, dans le rouge et j’ai ainsi pu apprécier cette épreuve.
Tu as remporté cette année le Xterra France, terminé 3e des Séries Européennes et accroché pour finir un top 10 aux Mondiaux. Cette saison 2013 est-elle l’une des plus accomplie de ta carrière sur Xterra ?
Non bien sûr, elle est loin d’être la meilleure. Peut-être même une des moins bonnes en termes de résultats purs. Mais je savais qu’avec le projet d’arrêter, de partir sur de nouveaux objectifs, mes résultats ne seraient pas au top. En fait, je n’ai jamais été trop gourmand cette année mais je finis encore numéro 1 Français sur Xterra en Europe et aux Mondiaux et cela me ravit.
Pourquoi cette décision de mettre un terme à ta carrière professionnelle ?
Je suis athlète Pro depuis presque vingt ans ! J’ai maintenant 40 ans et plein de nouvelles aventures dans la tête. J’ai toujours géré ma vie d’athlète en indépendant avec des partenaires et des primes de course. Chaque course était quasiment une remise en question et si on prend 10 courses phare par an sur quinze ans, cela fait 150 épreuves où il faut prouver à chaque fois que l’on mérite de gagner sa vie ! J’ai avancé sans filet, m’obligeant à toujours bien calculer, réfléchir… Combien d’année sans même une couverture santé ? J’avais besoin de passer à autre chose, avec peut-être un peu moins de pression physique mais c’est un nouveau challenge qui me motive énormément !
Avec le recul, quel regard portes-tu sur ta carrière à haut niveau ?
J’ai vécu un rêve de gosse, plus de 15 ans de vacances ! Certes de façon méthodique, besogneuse et acharnée par moment mais vacances quand même. Une vie faite de voyages, de rencontres, d’émotions, de liberté, de passion avec surtout une éthique que j’ai respecté tout au long de cette carrière et c’est, je crois, une de mes grandes fiertés !
Quels sont tes projets, sportifs et professionnels, pour l’an prochain ?
Pour me sevrer en douceur du sport, je vais me fixer quelques objectifs sur Trail : Vertical race et quelques longs, sûrement la CCC si je termine la Saintélyon et passe au tirage au sort. Professionnellement, je construis une structure de Coaching Organicoach (Organic Nico et Coach). J’ai déjà une trentaine d’athlètes dans le team qui sert de support. Cela me permet de faire du coaching en attendant de passer le DEJEPS de triathlon (début de la formation en septembre 2014). Je vais aussi participer au développement du Xterra en Europe avec la création d’un bureau européen et une assistance technique aux nouvelles épreuves.
Quel regard portes-tu sur l’évolution de la pratique des triathlons nature ?
La discipline avance tranquillement mais sûrement. Surtout en Europe d’où la volonté de la société Team Unlimited d’avoir une branche européenne. Le niveau au Championnat du monde Xterra a vraiment fait un bon ces quelques dernières années. Il y a beaucoup plus de densité. Les courses se multiplient, avec plus de 10 courses au programme pour la série européenne en 2014. La concurrence est là aussi avec le TNatura et l’ITU qui propose aussi des championnats. On avance donc vers une vraie maturité, avec tous les étages qui se mettent en place et j’espère bien jouer un rôle dans ce développement pour les années à venir. »
Recueilli par Basile Regoli