Vincent Luis a clôturé magnifiquement les Mondiaux de triathlon Courte distance disputés durant tout le week-end sur la Goldcoast, en Australie, en remportant l’épreuve finale du circuit mondial World Triathlon Series devant son nouveau compagnon d’entraînement Mario Mola (ESP). Ce dernier remporte le titre de champion du monde 2018 au cumul des étapes 2018, devant Vincent Luis, vice-champion du monde 2018.
A genou sur la ligne d’arrivée, le drapeau bleu blanc rouge sur les épaules, Vincent Luis hurle sa joie. Comme l’an dernier à Rotterdam, il vient de remporter la grande finale mondiale, dernière étape du circuit World Series (Championnat du monde). S’il avait attendu les 300 derniers mètres pour s’échapper la saison dernière, le Français a cette fois porté son attaque décisive à 3 kilomètres de l’arrivée, à l’entame du dernier tour. Ni l’Espagnol Mario Mola, ni le Sud-africain Richard Murray, les deux seuls encore dans sa foulée à cet instant, ne purent répliquer. Impressionnant. Un dernier tour époustouflant, plein de maitrise et de puissance pour s’offrir le privilège de savourer sa dernière ligne droite et de pouvoir saisir le drapeau tricolore. Un peu plus loin, son collègue d’entraînement Mario Mola, deuxième, confirme son titre mondial, le troisième d’affilée pour l’Espagnol, le sixième consécutif pour l’Espagne après ceux de Javier Gomez Noya.
Quelques minutes plus tard, sur la plus haute marche du podium, Luis, 29 ans, savoure sa Marseillaise, le regard fixé vers le drapeau tricolore, un sourire rempli d’émotions. Le bouquet final d’une saison pleine (3eà Abu Dhabi, 10e à Yokohama, 3e à Leeds, 2e à Hambourg et 6e à Edmonton) qu’il conclut au 2e rang mondial, son meilleur résultat (3e en 2015). Parti depuis juin dans une nouvelle structure d’entraînement où il côtoie les meilleurs mondiaux (Mola, Birtwhistle notamment), le sociétaire de Sainte-Geneviève-des-Bois a trouvé un équilibre dans sa préparation. « J’ai intégré mon groupe en juin et l’intégration s’est faite très vite, j’apprends à m’entrainer avec eux, explique-t-il. Le groupe est vraiment sain, c’est de l’émulation. Il faut quand même faire attention à se maitriser car tous les jours à l’entraînement, il y a quelqu’un de fort qui peut te pousser à te faire mal. Il faut savoir en garder sous le pied. Aujourd’hui, j’avais décidé de faire la natation en tête. Je me suis fait ensuite une petite frayeur sur le vélo dans un virage, ma pédale a touché mais je me suis vite remis en selle. A pied, c’était très tactique car on avait un fort vent de face au retour. Mon objectif était vraiment d’aller chercher la 2eplace au général alors quand j’ai vu que Jacob n’était pas très bien, j’ai pris les devants. J’ai un peu joué mon va-tout en leur montrant que j’étais bien. Il y avait un peu d’intox. Mais je me sentais bien alors je me suis dit vas-y, essaye. Mon bilan de la saison est très bon. Avant, j’avais des hauts et des bas comme aux Jeux olympiques de Rio (7e). J’ai maintenant trouvé un bon équilibre entre les trois sports. Je me connais bien aussi et j’arrive frais sur les courses. »De la joie, du respect aussi pour son adversaire espagnol. « Mario a gagné plus de WTS en trois mois que moi dans ma carrière. Il est très fort. A l’entraînement, il est toujours très concentré. Et c’est un super mec alors si je suis battu, autant que ce soit par lui. » Après encore plusieurs weekends de course dont le Grand Prix samedi prochain à La Baule, Vincent Luis pourra se projeter sur la prochaine saison. « L’objectif sera de se qualifier pour les Jeux, confie-t-il. Et en France, au regard du niveau global, ce n’est pas une évidence. Mais c’est très bien car ça me pousse à être encore plus exigeant. Il faudra être performant le jour J sur la course qualificative. J’aimerais vraiment décrocher vite ma qualif pour être tranquille avec ça. Ça va encore être une belle saison. »
Pierre Le Corre au pied du podium
Le clan français peut aussi se réjouir de la performance de Pierre Le Corre. Au terme d’un très bon final, le Montpelliérain, toujours aux avant-postes, prend une très belle 4e place, la meilleure de sa saison (comme à Leeds) qui lui permet de terminer au 8e rang mondial. Champion d’Europe cet été à Glasgow, Le Corre se place ainsi pour la 4e année d’affilée dans le top 10 mondial (9e l’an dernier, 8e en 2016, 10e en 2015). « J’ai eu un petit coup de moins bien dans le 3e tour à pied mais j’ai pu me ressaisir et je ne finis pas si loin du podium, commente-t-il. Globalement sur la saison, je ne visais pas forcément le classement mondial alors finir pour la 4e année parmi les 10 meilleurs mondiaux, ça me va. Mon objectif était de faire deux podiums sur la WTS, je fais deux fois 4e dont la grande finale. Je m’en satisfais largement. Ça reste une très belle saison. Je continue de progresser petit à petit. Pas d’un bond, mais je progresse. J’espère maintenant pouvoir me rapprocher du top 3 mondial pour les prochaines saisons. »
Un peu plus tôt, une autre médaille d’or était autour du cou de l’équipe Mixte française de la catégorie U23-Junior. Après une course où les Français ont constamment été aux avant-postes et au terme d’un sprint intense, Léo Bergère en se jetant sur la ligne coiffait son adversaire Néo-zélandais à la photo-finish (Nouvelle-Zélande finalement disqualifiée). Avec trois U23 (Sandra Dodet, Emilie Morier et Léo Bergère) et un Junior (Paul Georgenthum), la France a donc poursuivi sa moisson estivale dans cette discipline olympique en 2020, après les titres mondiaux et européens en Elite décrochés ces dernières semaines.
Le triathlète Handisport Alexis Hanquiqant a pu lui aussi conserver son titre mondial lors de ce week-end faste.Elise Marc remporte la médaille d’aregtn dans sa catégorie, et en bronze de Jules Bibstein.
Côté junior, Paul Georgenthum triathlon est devenu vice-champion du monde, et Boris Pierre terminait 4e. Chez les filles, Pauline Landron terminait 4e, et Jessica Fullagar 7e. Tout avait commencé vendredi matin par la médaille d’argent de Cassandre Beaugrand chez les Espoirs.
Photos Delly Carr