La junior Léonie Periault brûle les étapes avec l’insouciance que lui confèrent ses 17 ans. Pour son premier grand rendez-vous international, ce week-end à Eilat (Israël), elle est devenue vice-championne d’Europe de Triathlon derrière la Britannique Georgia Taylor-Brown. La sociétaire d’Issy Triathlon a impressionné par son comportement à vélo et à pied, n’hésitant pas à prendre les commandes de la course pour imposer son rythme à ses adversaires. Cette médaille d’argent, quelques semaines seulement après ses titres de championne de France de Cross-Country et de Duathlon, fait désormais d’elle un des grands espoirs du triathlon français.
Tu es devenue vice-championne d’Europe juniors dès ton premier grand rendez-vous international. Es-tu surprise de te retrouver sur le podium européen ?
Je ne réalise toujours pas. Même dans mes rêves les plus fous je n’y croyais pas. Quand je me retourne à quelques mètres de la ligne d’arrivée, je me dis que ce n’est pas possible et que je vais être sur le podium. J’ai été en tout cas agréablement surprise de me retrouver dans le groupe de tête pour la médaille une fois le premier tour de course à pied passé. Je franchis la ligne d’arrivée en seconde position avec une énorme satisfaction et aucun regret.
A quel moment de la course as-tu senti que le podium était jouable ?
Durant la course, j’étais totalement perdue. J’étais persuadée qu’il y avait une échappée lors de la partie vélo. Ce n’est qu’après la deuxième transition que je me suis rendue compte que j’étais dans le groupe de tête. Je me suis alors dit que tout était permis et j’ai essayé de rester le plus longtemps possible aux avant-postes. A ma grande surprise, je me sentais bien donc j’ai décidé de prendre les choses en main pour essayer de décrocher un top 5. A partir du deuxième tour, je me suis rendue compte que la médaille était accessible car je sentais que j’avais encore du jus et que les autres filles commençaient à craquer. A un kilomètre de l’arrivée, comme nous n’étions plus que deux, j’ai tenté le tout pour tout mais l’Anglaise était meilleure. Je n’ai aucun regret à avoir. Je suis très satisfaite de cette première médaille européenne lors de mes premiers Championnats d’Europe.
Comment c’était passé ton début de course ?
J’ai effectué une natation moyenne ce qui m’a contraint à faire une transition éclaire et à fournir un effort supplémentaire à vélo pour revenir sur le groupe, chose que j’ai réussi à faire durant la moitié du premier tour. Ensuite, je suis sans cesse restée à l’avant du groupe en essayant de faire « exploser » le groupe sur quelques relances. Je rentre dans le pack à vélo aux avant-postes et j’en sors quatrième. A pied, nous sommes partis à cinq face au vent. Ça allait ensuite beaucoup mieux donc j’ai décidé de mener le groupe et d’accélérer lors de la moitié du deuxième tour pour essayer de faire exploser les trois autres filles.
Que représente pour toi cette médaille internationale ?
Elle représente une grande satisfaction car elle est la récompense de nombreuses heures d’entraînement que j’ai pu effectuer ces trois dernières années avec les différents entraîneurs et clubs que j’ai côtoyé (Versailles, Poissy et maintenant Issy). Elle récompense surtout le club d’Issy-les-Moulineaux et mon entraîneur Guillaume Lepors qui m’ont très bien accueillis depuis octobre et avec qui j’ai effectués un énorme travail autant mentalement que physiquement. Ce qui pour l’instant m’a permis d’effectuer un début de saison exceptionnel ! Comme quoi le travail finit toujours par payer un jour ou l’autre. D’ailleurs, j’en profite pour m’excuser, même si cela est indépendant de ma part, de ne pas avoir porté leurs couleurs lors de la course (ndlr : sa trifonction a été floquée aux couleurs de Versailles).
Comment était l’ambiance avec les autres athlètes français durant ce championnat d’Europe ?
L’ambiance était très bonne. Nous étions soudés et nous nous encouragions mutuellement. Dimanche, notre seconde place lors du relais mixte n’a fait qu’accroître cet esprit d’équipe que nous avions depuis le début de la compétition.
Quels sont maintenant tes prochains objectifs pour la suite de la saison ?
Mes objectifs seront de briller sur le Grand Prix avec mon club d’Issy-les-Moulineaux ainsi qu’au Championnat de France de triathlon. Peut-être également sur quelques Coupe d’Europe mais surtout sur les Championnats du Monde dans six mois que j’ai déjà en ligne de mire. Et de décrocher mon baccalauréat en juin.
Propos recueillis par Basile Regoli