Un article de Nice Matin a fait le buzz avant-hier, en évoquant la possibilité du rapatriement des épreuves olympiques de triathlon à Nice, si la qualité des eaux de la Seine empêchait la partie natation de se dérouler. Une hypothèse à laquelle Yves Cordier, « M. Triathlon » dans la ville, qualifie de « Fake News ».
« Est-ce que vous imaginez ce que cette possibilité impliquerait en terme de logistique, d’hébergement athlètes, de production TV, de sécurisation des parcours, des voies à fermer…. ? Et ce, en pleine période estivale à Nice ? C’est un truc énorme, pas mesurable ! Pour nos Mondiaux IRONMAN de septembre, on si prend un an à l’avance, et là on voudrait déménager à Nice des épreuves olympiques ? Non, c’est inimaginable, tout ça ne peut pas s’organiser en si peu de temps » assure Yves Cordier, assez remonté contre cet article de presse.
« Et personne n’a les vraies données du travail qui doit être fait pour assainir la Seine » poursuit l’ancien athlète, en réaction à tous les articles qui ont alarmé sur la pollution du fleuve qui doit accueillir notamment les triathlètes , les 30 et 31 juillet, puis le 5 août pour le Relais. « Aujourd’hui, la Seine n’est pas en crue, elle est sujette à de forts courants , et je crois que le but c’est de ne pas la retenir, pour que tout s’évacue du mieux possible. D’ailleurs si ça restait comme ça, ça ne serait pas nageable, rien qu’en terme de courant ! ».
Une situation qui reste tout de même tendue, malgré la présence et l’investissement important dans des bassins de rétention censés assainir le fleuve. « Le COJO dit qu’il n’y a pas de plan B, mais je pense qu’aujourd’hui ils ont forcément une idée, ce n’est pas possible… Je sais que dans mon job, on ne parle jamais officiellement de plan B, mais il y a forcément un truc qui existe ».
Et pourquoi pas rapatrier la natation dans le bassin de la Villette, utilisé lors du Garmin Triathlon de Paris ? « Il faut voir comment cela peut s’intégrer dans le parcours vélo, ce que ça impliquerait de nager là-bas, etc…. ». Est-ce que c’est plus sain de nager dans le bassin de La Villette ? « Pas sûr » répond Yves Cordier, qui, dans sa carrière d’athlète, en a vu des plans d’eau douteux…. « Aujourd’hui, c’est vrai le principe de précaution prévaut ; il y a aussi les contraintes des assurances… nous, on a nagé dans la Seine dans les années 90, pas sûr qu’elle était bien plus propre, mais on s’en souciait moins…. ». L’avenir des épreuves olympique de Paris 2024 est donc suspendu à des taux et des prélèvements. « Le COJO ne peut pas se permettre de mettre la santé des athlètes en danger, ni sa réputation…En tout cas, ça doit être très difficile à vivre pour les athlètes sélectionnés », conclut l’organisateur niçois…
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L’histoire du Triathlon à Nice