Deux ans après sa victoire au Pays de Galles, le Stéphanois Jérémy Jurkiewicz a remporté dimanche à Busselton (Australie) le deuxième Ironman WTC de sa carrière. Une course qu’il a menée de bout en bout avec un chrono final de 8h08’16 (marathon en 2h48) qui doit en faire rêver plus d’un. Avec 2 920 points au compteur au classement KPR 2014, l’élève de Christophe Bastie a déjà fait un très grand pas vers Kona. Entretien.
Que représente pour toi cette victoire, qui plus est en Australie huit mois après ton dernier IM ?
« Je suis content et satisfait, également de la manière. Je roule seul pendant quasiment les 180 km (et en faisant mon meilleur temps sur cette distance) et j’arrive ensuite à placer un bon marathon. Avant, j’avais toujours fait mes résultats grâce au marathon. Là , c’est plutôt dans les trois disciplines que je construis mon résultat. De plus, après une année mal engagée (arrêt du team Abu Dhabi en janvier, blessure et arrêt en course à pied durant quatre mois après ma première course de la saison à Melbourne en mars), cette victoire vient boucler une saison qui finalement n’aura pas été si vierge que ça. Durant mes quatre mois de blessure, et même à la reprise, je n’ai jamais lâché et suis resté un maximum optimiste et positif (bien que parfois je ne sais pas vraiment où j’allais chercher mon optimisme…). Aujourd’hui, je me dis que j’ai bien fait et le court moment du passage sur la ligne d’arrivée fait vite oublier tous les petits ennuis précédents.
Que t’inspirent tes chronos dans les trois disciplines ?
Satisfait, surtout que je sais que la distance y est. La course n’a pas été rabotée. Les 47’ dans l’eau sont quelque chose que j’avais déjà fait. Ensuite, en vélo, je n’avais jamais roulé à plus de 40km/h sur 180km. Pour quelques secondes, c’est chose faite. Durant la course, j’ai même rêvé d’un 4h25 (à plus ou moins une minute) mais il n’aurait pas fallu faiblir dans le dernier tour. Et sur 180km, c’est un peu obligé de faiblir. Pour le marathon, recourir en 2h51/2h52 (chrono à Francfort et Melbourne) m’aurait satisfait mais, là , un 2h48 (15km/h de moyenne) je ne pensais tout simplement pas pouvoir le tenir.
Tu as dit avant la course que tu ne sortirais ta calculette que dimanche soir. Quelles conclusions tires-tu donc de tes calculs avec cette victoire ?
Je suis très content de mon séjour australien, je rentre avec presque 3 000 points. Avant mon départ, je me disais que revenir avec 2 000 points serait déjà une très bonne chose. La qualif pour Hawaii est (je pense) presque acquise. Du coup, plus vraiment besoin de faire des calculs et prévisions pour l’année prochaine. Un ou deux Half, ou un Ironman, avec un résultat correct devrait suffire. Je m’étais déjà fait un éventuel programme de course, mais grâce à mon nombre de points celui-ci va surement changer. L’envie de courir un Ironman et ne pas me limiter à quelques Half risque d’être présente. Je pense que j’irai sur la course qui me donnera le plus envie, et j’aimerai également que le plateau y soit relevé. Je préfère aller finir 5e d’une grosse course plutôt que sur le podium d’une course moins relevée. »
Recueilli par Basile Regoli