Participer au premier Ironman 70.3 de la saison européenne n’est pas donné à tout le monde ! Il faut déjà s’estimer prêt physiquement le début du mois de mai et s’inscrire longtemps à l’avance, rançon du succès oblige. Il faut dire que l’événement a de la « gueule » : 2500 inscrits, des « cadors » venus de toute l’Europe pour décrocher un « slot » et un décor de rêve avec le lac de Peyrolles, la montagne Ste-Victoire et le cours Mirabeau d’Aix-en-Provence en toile de fond…
Une ambiance estivale
La cadence du stage hivernal dans le Var avec mon club d’Issy-les-Mx (92) m’avait convaincu de m’inscrire. Et pour cause : la charge quotidienne de l’entraînement durant 5 jours, était déjà similaire à celles des distances du 70.3, la course à pied en moins, toutefois ! Bref, je me suis dit que 3 mois plus tard, je serais fin prêt pour ce premier 70.3. C’était sans compter sans la traditionnelle blessure à la cheville des nageurs ou cyclistes qui veulent reprendre trop vite et trop fort l’entraînement de course à pied…
Mais un engagement reste un engagement, et le long pont du 1er mai s’annonçait majoritairement pluvieux sauf dans le sud-est. Une bonne raison de quitter la Capitale pour le soleil d’Aix et la température de 24°C annoncée pour la course !
Errements de la natation et longue transition
Après une demi-journée de perdue pour la mise en place du samedi (dépose des sacs de transition à Aix et du vélo au lac de Peyrolles à 20 km d’Aix), le jour J arrivait enfin. L’organisation avait prévu 7 vagues de départ avec les pros et les femmes en premier (à 7 h 40), suivi des groupes d’âges pour terminer par les relais et les 50 ans et plus à 8 h 30. Ces départs par vagues permettent à la fois une plus grande régularité sportive mais évitent aussi aux néophytes de se retrouver au cœur de la bataille des flots… Partir en dernier permet aussi d’assister à la sortie de l’eau des pros avant de s’y jeter à son tour. Avec la combinaison, les 17°C du lac sont facilement supportables, mais malgré cela c’est au pas et non en courant que la majorité des concurrents de mon groupe entrent dans l’eau. L’âge de la raison, sans doute, car l’épreuve s’annonce très longue pour certains… Lors de la longue ligne droite, plusieurs triathlètes sont ramenés dans le droit chemin par les kayaks de l’organisation. A mi-parcours, j’aperçois même un dossiste parmi l’immense majorité de crawleurs ! Pour reprendre mon souffle, je tente le même retournement sur une centaine de mètres. Suffisant pour se réoxygéner et pour apercevoir le splendide bleu du ciel ! Le retour s’effectue sans encombre puisque les nageurs sont bien espacés. A la sortie de l’eau, il reste encore un peu de public pour encourager les derniers partis et surtout des mains pour nous aider à sortir de l’eau. La transition vers le parc à vélos implique de courir car il est distant d’au moins 500 m : une bonne façon de se reprendre ses esprits avant le vélo.
Un parcours vélo somptueux
Si les 10 premiers kilomètres du parcours vélo s’avèrent monotones car on longe l’autoroute filant vers Manosque, la suite se révèle d’une beauté saisissante avec la montée sinueuse vers la forêt de Cadarache, prélude au premier ravitaillement et à l’entrée dans le Var. Sur la dizaine de coureurs que l’on aperçoit devant, aucun ne s’arrête pour remplir son bidon, on aperçoit tout juste un coureur attraper un bout de banane au vol. Qu’on se le dise, même dans le dernier tiers du peloton des quinquas et plus, on ne trouve pas de « touriste ». On prend même un certain plaisir -grâce au dossard où figure le prénom et le groupe d’âge des concurrents- à calculer les minutes d’écart avec les triathlètes que l’on double. Le deuxième tiers du circuit, plutôt roulant et à profil descendant, favorisait les possesseurs de vélo de chrono et ceux qui disposaient d’un prolongateur. En revanche, la dernière partie, d’une beauté grandiose avec la Sainte-Victoire en toile de fond, nécessitait de bien grimper avec la terrible montée de la montagne de Cengle et ses passages à 20 % où l’on a vu quelques-uns mettre pied-à-terre. Heureusement, au sommet à près de 500 m d’altitude, il ne restait qu’une dizaine de kilomètres pour basculer vers Aix et sa température estivale (26°c).
Les encouragements du public pour les forçats du bitume
Restait le plus gros morceau : le semi-marathon au cœur d’Aix, du parc de la Torse pour revenir sur le mythique cours Mirabeau. Un parcours de 5,2 km à effectuer à 4 reprises en contournant la fameuse place de la rotonde. Et si certains avaient des velléités de battre leur record, le parcours plutôt casse-pattes ne les favorisait pas. Outre le fait qu’il était sinueux, il comportait de multiples relances et des petites côtes anecdotiques pour les meilleurs, mais suffisantes pour inciter les plus faibles à marcher plutôt qu’à courir… Et lorsque l’on se trouve « au fond de la classe », on constate que ce sont les triathlètes en surpoids ou sous-entraînés qui éprouvent les difficultés à assimiler ces faibles changements de rythme. J’en faisais partie, et terminer un triathlon sur son point faible est assurément plus éprouvant mentalement que de débuter par le sport où l’on est le plus mauvais. Heureusement, la grande foule était présente dans les rues d’Aix et le public n’hésitait pas à scander le prénom des derniers triathlètes pour les encourager à terminer leur épreuve sur le cours Mirabeau, noir de monde, et recevoir la médaille de finisher !
Par Frederic Millet – Photos Getty images
Les stats :
53 nationalités :
– 1341 athlètes Français soit 54%
– 250 athlètes UK
– 150 athlètes Belges et 150 Suisses
Homme : 2164 athlètes (87.4%)
Femme : 312 athlètes (12.6%)
Age moyen : 39 ans
Athlète le plus âgé : 86 ans (GUÉNAIRE Rudy)
Athlète le plus jeune : 20 ans
Groupe d’âge Male Female Total
20-24 74 10 84
25-29 274 44 318
30-34 330 75 405
35-39 393 59 452
40-44 461 50 511
45-49 338 36 374
50-54 186 23 209
55-59 81 11 92
60-64 14 3 17
65-69 8 0 8
70-74 4 1 5
75-79 0
80-84 0
85+ 1