Le circuit Ironman a repris ses droits ce week-end, à Tallinn hier (Estonie), à Gydia (Pologne) et aux Sables d’Olonne aujourd’hui, sur le format 70.3. L’Américain Rudy Von Berg et la Française Justine Mathieux ont remporté en Vendée une épreuve « masquée », et très rapide.
Il avait annoncé la couleur. « Je ne vise rien d’autre que la victoire » avait susurré Rudy Von Berg, champion d’Europe Ironman 70.3 en 2018 et 3e des Mondiaux en 2019.
Il a tenu parole, après une course disputée sur un rythme effréné. Tout avait commencé un peu après 7 heures du matin ce dimanche 6 septembre, alors qu’un nuage rougeoyant éclairait l’aube.
Sitôt son masque enlevé dans le sas départ – obligatoire pour tous les triathlètes afin de répondre aux mesures sanitaires qui ont permis la tenue de l’épreuve-, Rudy Von Berg menait grand train dans le chenal cher au Vendée Globe, suivi par une meute de spectateurs, qui à pied, en courant, en vélo, en trottinette, appréciaient la course sur le ponton.
L’Américain qui a passé son enfance à Grasse près de Nice sortait le premier de l’eau, en 23’34’’, deux minutes plus vite que la tête de course l’an passé. Il emmenait un quintet : dans ses pieds, Denis Chevrot (23’35’’), deuxième de l’épreuve l’an dernier, puis Yvan Jarrige (23’37’’), le Britannique David McNamee (23’38’’) et le Belge Pieter Heemeryck (23’38’’).
Le premier coup de théâtre intervint après quelques kilomètres de vélo : Denis Chevrot subit une crevaison et dût abandonner, laissant un trio en tête. Pieter Heemeryck imposa un gros rythme, suivi par Rudy Von Berg (qui prit la tête sur quelques portions) et Anthony Costes. Le trio boucla la partie vélo en un peu plus de 2h05’, à près de 44 km/h de moyenne.
Frederik Van Lierde, vainqueur sortant et 9e aujourd’hui (3h51’32 », cinq minutes plus rapide que son temps 2019) et qui disputera sa dernière course la semaine prochaine chez lui en Belgique, faisait remarquer qu’il avait roulé seul l’an passé, alors que cette année, la concurrence accrue a permis au trio de tête d’emmener grand train.
Heemeryck poursuivait sur sa lancée dès la sortie de la transition vélo. Il abordait en tête, suivi à quelques secondes par Von Berg alors qu’Anthony Costes lâchait du lest, les quelques centaines de mètres sur le sable, particulièrement éprouvant pour les muscles, avant d’entamer les trois tours sur le Remblai, le long de la plage.
Heemeryck poussa son avance jusqu’à 26 secondes, au kilomètres 8,6 km. « Je crois que j’en ai trop fait à vélo » soulignera t-il par la suite : alors qu’il semblait se diriger vers la victoire, la tendance s’inversa les kilomètres suivants. Au kilomètre 11, Rudy Von Berg était revenu à 14 secondes, avant de prendre les commandes de la course peu après, pour ne plus la lâcher. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé » commentait Heemeryck.
Au final, Von Berg, qui a davantage lissé son effort à pied, l’emportait en 3h44’12’’, 12 minutes plus vite que le temps de l’édition inaugurale, en 2019. « Je pouvais difficilement partir plus vite à pied. J’ai un peu douté mais Pieter a finalement craqué. Les cinq derniers kilomètres ont quand même été difficiles » soulignait celui qui s’entraîne à Boulder dans le Colorado, et qui s’alignera à Royan la semaine prochaine.
Anthony Costes réalisait le 3e chrono à pied (1h13’05’’ contre 1h11’58’’ pour Von Berg), pour prendre la deuxième place à 1’14’’ du vainqueur, alors que Heemeryck montait sur la troisième place du podium (à 2’42’’).
Chez les femmes, Charlène Clavel avait créé la sensation l’an dernier. Bien qu’en groupe d’âge, elle avait établi le temps le plus rapide, devant les concurrents estampillées Pro.
Nouvelle surprise cette année avec le succès de Justine Mathieux, 24 ans, et qui ne s’attendait pas à aussi bien figurer.
La Britannique Fenella Langridge avait lancé les débats, en bouclant la partie natation en 25’01’’, trois secondes devant la Néerlandaise Sarissa De Vries, et 1’20’’ Justine Mathieux.
Sur le vélo, Langridge, deux fois championne du Monde 70.3, portait son avance à 2’10’’ sur Justine Mathieux. La Néerlandaise Sarissa De Vries suivait à 2’32’’, la Belge Alexandra Tondeur à 2’57’’.
L’écart entre les deux femmes de tête restait stable sur les premiers kilomètres, avant que Fenella Langridge ne commence à craquer et que Justine Mathieux opère une jolie remontée.
La Tricolore prenait la tête juste après le 15e kilomètre pour venir s’imposer en 4h17’55’’, dans un chrono 15 minutes plus rapide que celui de l’an passé.
« Je ne m’attendais pas du tout à gagner ! Je visais plutôt un top 10. Je suis surprise de mon niveau à pied, aujourd’hui (1h21’32’’ sur le semi-marathon) » glissait Justine Mathieux, qui s’est écroulée de fatigue sitôt la ligne franchie. Elle a repris le triathlon il y a 4 ans après un burn out, et 2020 constitue sa deuxième saison chez les Pro (plus d’infos à lire dans le prochain Trimag).
Alexandra Tondeur parvenait à accrocher sur les tous derniers mètres la deuxième place, 11 petites secondes devant Fenella Langridge. « J’étais seule sur le vélo, peut-être que j’y ai laissé trop d’énergie. Bravo aux filles qui étaient très fortes » saluait la Britannique, ravie de l’ambiance dans les villages sur la partie vélo et le long de la place sur la partie pédestre.
Article écrit par Quentin Guillon
Compte rendu complet et focus sur cette deuxième édition de l’Half Ironman Les Sables- Vendée à lire dans le prochain magazine de TRIMAG.
Top 5 Hommes :
1 – Rudy Von Berg (USA) : 3h44’12’’
2 – Anthony Costes (FRA) : 3h45’26’’
3 – Pieter Heemeryck (BEL) : 3h46’54’’
4 – Yvan Jarrige (FRA) : 3h49’07’’
5 – Arnaud Guilloux (FRA) : 3h49’27’’
Top 5 Femmes :
1 – Justine Mathieux (FRA) : 4h17’55’’
2 – Alexandra Tondeur (FRA) : 4h19’11’’
3 – Fenella Langridge (GBR) : 4h19’21’’
4 – Sarissa De Vries (NED) : 4h19’54’’
5 – Manon Genet (FRA) : 4h22’46’’
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