Félix Bour et Léonie Périault ont fait briller l’étendard du Racing Multi Athlon en remportant la version longue des championnats de France de cross ce dimanche à Challans (85), en réalisant un véritable récital. A l’image de Périault, de nombreux autres triathlètes ont tiré leur épingle du jeu…

 

Clair, limpide, incontestable. Les succès de Félix Bour et Léonie Périault, ce dimanche sur l’hippodrome de Challans, n’ont souffert aucune contestation lors du CRoss long des France de cross 2025 (8990m,m). Le Lorrain du Racing Multi Athlon avait parfaitement récupéré du marathon de Séville (2h07’03’’) et, après avoir passé la semaine à soigner une grosse ampoule au pied, il a mis le feu aux poudres dès le coup de pistolet, ou presque. C’est lui qui a formé un premier groupe royal avec Fabien Palcau, Etienne Daguinos et Valentin Gondouin. Si le Kenyan du RMA John Aimun, futur vainqueur de l’épreuve, a rapidement pris la poudre d’escampette, c’est lui aussi qui a fait le nécessaire pour éreinter ses rivaux, l’un après l’autre. « Je savais qu’avec toutes les relances du parcours, en remettant une couche à chaque virage, ça allait finir par lâcher derrière », lâchait-il, fier de son coup. Le vent ? « Même pas peur ! », se marrait Bour.

Fabien Palcau a été le dernier à s’accrocher courageusement aux basques du Racingman, mais l’athlète du Dijon UC a dû rendre les armes à trois kilomètres du but, et a même dû s’employer pour contrer le retour de l’arrière d’Etienne Daguinos, afin de sauver sa médaille d’argent, avec 19’’ de débours sur Bour. « Félix était vraiment fort aujourd’hui, il n’a pas arrêté d’attaquer », soufflaient les deux dauphins, admiratifs. Champion de France espoirs, Félix Bour n’avait encore jamais été champion de France chez les seniors. Et sur un « parcours comme [il] les aime, avec peu de boue et beaucoup de relances », celui qui avait été sacré en U23 en 2016 a raflé la couronne qui manquait à son palmarès. Un « objectif important de la saison » rempli, et un hommage réussi à son ancien entraîneur Roger Habémont, décédé en février.  Le titre espoirs est revenu à Pierre Boudy, douzième du jour, alors que Florian Carvalho avait retrouvé des jambes sur le terrain qui l’avait vu triompher en cadets en 2006 pour prendre la place de premier Masters, où l’ex-triathlète Off rood Brice Daubord a pris la 3e place.

Aux bons souvenirs de Périault

Léonie Périault n’a pas eu besoin de multiplier les coups de boutoir comme son camarade de club, une attaque franche lui ayant suffi pour creuser un écart conséquent dans la course féminine. Si Marie Bouchard a crânement tenté de suivre, elle n’a jamais pu boucher le trou, et c’est la triathlète du Racing Multi Athlon, 27e des Jeux de Paris l’été dernier, qui a passé la ligne la première. « J’avais déjà remporté un titre national en cross, chez les juniors, il y a treize ans, se rappelait-elle. C’était déjà sur un hippodrome, et déjà en Vendée, à La Roche-sur-Yon. » A l’époque, elle avait battu au sprint Cécile Jarousseau, qui avait pris sa revanche l’an passé à Cap’Découverte. Cette année, personne ne pouvait battre Périault, qui a relégué Bouchard à dix-huit secondes. La toubib bretonne, de retour de blessure, savourait d’avoir retrouvé le niveau pour jouer devant avec les meilleures. « J’ai enfin appliqué la consigne que je donne à mes patients : prendre le temps de me soigner. Je suis fière de pouvoir être à nouveau en position de remporter un jour les France de cross, que je finirai bien par avoir », souriait-elle. La médaille de bronze est revenue à une autre triathlète de niveau international, Jeanne Lehair, qui s’est détachée d’un groupe de chasse dans les trois derniers kilomètres, juste devant Blandine L’hirondel et Méline Rollin.

 

France de cross 2025

Senart, vainqueur du cross court

Cross court

Les cross courts ont donné lieu à plus de suspense, pour le plus grand plaisir des milliers de spectateurs (plus de 19 000 au total sur le week-end) massés sur l’esplanade hippique vendéenne. Antoine Senard et Nicolas-Marie Daru se sont relayés en début de course masculine pour procéder à l’écrémage, mais c’est bien Senard qui a levé les bras sur la ligne, après avoir définitivement distancé ses rivaux dans l’ultime faux-plat du parcours. « J’avais de très bonnes sensations aujourd’hui, sur un terrain qui collait bien avec ma préparation pour le 3000 m en salle. J’ai su réaliser mon plan de course en tenant devant de bout en bout, et j’espère que ce titre est le premier d’une longue série », prophétisait l’athlète au catogan et maillot noir. Derrière lui, Luc Le Baron a « écouté les consignes du coach, pour une fois », et a produit son effort au moment idoine pour cueillir l’argent, un souffle devant un Djilali Bedrani revenu de l’arrière pour compléter le podium.

Dans la course féminine, le hasard a voulu que Flavie Renouard trébuche au moment où Célia Tabet plaçait une accélération en tête d’un peloton bien regroupé à l’amorce de la deuxième et dernière boucle. Camille Place a résisté tant bien que mal à la championne 2023, mais a plié dans l’interminable ligne droite finale challandaise, voyant même la steepleuse normande revenir pour lui chiper la deuxième place. « Je suis très surprise de gagner, puisque je n’avais fait aucune spé cross ces dernières semaines, je préparais un 10 km route, remettait Celia Tabet. Mais les jambes étaient bonnes, et quand je me suis retrouvée devant, j’ai vraiment tout donné jusqu’à vomir. »

D’autres médailles chez les juniors et cadets

L’un des temps forts de la matinée a été la leçon tactique administrée par Lili-Meije Delaunay-Foglino à ses adversaires de la course U20. La championne U18 de 2024 était moyennement placée lorsque Laly Porentrulicenciée à Issy Triathlon – a placé une attaque foudroyante, suivie comme son ombre par Ambre Grasset – championne du monde Junior de triathlon. Croyant devoir sécuriser la médaille de bronze, la Provençale a enclenché la vitesse supérieure, et a « pris confiance en voyant l’écart se réduire progressivement sur les deux de devant ». Et alors que les speakers s’époumonaient déjà à pronostiquer l’issue du duel Porentru-Grasset, c’est bien « LMDF » qui a mis tout le monde d’accord en comblant l’écart puis en distançant tout le monde à deux bornes de l’arrivée.les deux triathlètes terminent donc 2e (Porentru) et 3e (Grasset).

La version masculine a mis plus de temps à se décanter, jusqu’à la prise de pouvoir de Thomas Groseillier dans les derniers hectomètres. Tristan Douché, licencié à Issy Triathlon, a pris la deuxième place devant Leni Remer Mancini (sociétaire de l’Us Palaiseau triathlon ), 3e au final malgré une « mine » placée à un kilomètre de l’arrivée.

Les courses U18 se sont offertes à Anna Desgardin, sociétaire d’Issy Triathlon, victorieuse d’un somptueux duel de triathlètes face à Anouk Danna, et à Aloïs Abraham, qui a éteint avec aplomb et sérénité toute tentative de démarrage de ses rivaux, dont le triathlète Jules Chabanel (ASPTT Mulhouse triathlon), 3e de l’épreuve.

Sources communiqué FFA – Photos  : KMSP / FFA

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