Félix Duchampt (Montluçon) a tenté l’aventure américaine il y a maintenant deux ans pour continuer à combiner sa passion, le triathlon, et ses études. De retour en France depuis quelques semaines, le jeune triathlète de 22 ans espère rapidement tirer profit de cette expérience pour s’imposer sur la scène internationale. Dimanche, l’Auvergnat aura d’ailleurs l’occasion de se tester sur la Coupe d’Europe de Crémone (Italie) avant d’aborder les Mondiaux Universitaires à la fin du mois, l’objectif numéro un de son début de saison.
Le rêve américain
Pas besoin d’être champion olympique pour intégrer une université américaine grâce aux bourses réservées aux sportifs. Des athlètes français de niveau national arrivent ainsi à partir aux Etats-Unis avec une prise en charge complète de leurs études et de leur hébergement. Une fois sa licence STAPS et son BEESAN en poche, Félix Duchampt n’a ainsi pas hésité à tenter l’aventure. « Le master proposé à Clermont-Ferrand n’était pas forcément celui que je souhaitais faire. Alors, j’ai pensé que quitte à partir, autant tenter une expérience différente et inoubliable. J’ai alors décidé de chercher si mon niveau à pied – il n’y a pas de triathlon universitaire – était suffisant pour intégrer l’une de ces prestigieuses universités américaines, et, comme c’était le cas, je suis rentré dans l’engrenage et je suis parti là -bas. » Comme d’autres athlètes avant lui, Félix a donc pris la direction des Etats-Unis à la découverte d’une nouvelle culture et d’une nouvelle langue. Avec, aussi, l’espoir d’améliorer ses performances sportives. « Mes motivations étaient multiples. J’allais apprendre à parler anglais couramment mais aussi un peu espagnol avec mes cours. J’allais découvrir une nouvelle culture. J’allais avoir un nouveau mode de vie sans être avec mes parents chez qui j’ai toujours habité. J’allais pouvoir m’entrainer plus et me faire plaisir en course à pied avec un coach très renommé. J’allais voyager beaucoup, une de mes passions, entre les stages, les compétitions et les vacances. Et j’allais rencontrer de nouvelles personnes. Autant de choses qui m’ont décidé à partir. »
Une expérience enrichissante et passionnante
Deux ans après avoir intégré l’Université de Charlotte, Félix tire un bilan largement positif de son expérience américaine. « J’ai vraiment vécu deux années inoubliables en Caroline du Nord. J’ai rencontré beaucoup de personnes, notamment sur le plan sportif mais pas seulement, qui ont joué ou jouent un rôle important dans ma vie. Mon esprit s’est ainsi ouvert à autre chose. Je parle maintenant couramment anglais et j’ai validé mon diplôme, un major en communication-journalisme. J’ai également gagné en expérience et en maturité de course mais aussi dans la vie de tous les jours. C’était vraiment une aventure géniale que je conseille à tout sportif. » Et le triathlon dans tout ça ? « J’ai continué à m’entrainer pour le triathlon, même si ce n’était pas forcément facile avec les études et le fait que mon entrainement était bien plus proche de celui d’un coureur à pied. Je pouvais quand même nager trois ou quatre fois par semaine avec la team de mon université, et rouler également trois fois par semaine en plus des nombreuses séances à pied. Ce n’était donc pas la meilleure solution pour le triathlon mais je ne regrette pas mon choix car la course à pied reste la discipline clé du triathlon. » Convaincu par cette expérience, le sociétaire de Montluçon se pose maintenant la question sur la suite à donner son parcours universitaire. « Je ne suis encore sûr de rien. Je sais que je ne retournerai pas dans la même université puisque j’ai fini mes études là -bas, que mon coach Scott Simmons est parti et que l’équipe semble moins forte l’an prochain, mais je n’exclus pas une autre faculté américaine ou alors rester en France. Je suis encore un peu dans le flou. »
Fidèle à Montluçon
Malgré son exil américain, Félix est toujours resté attacher à ses couleurs de Montluçon bien que son niveau en triathlon pourrait lui permettre de disputer le championnat de France des clubs de D1. « Le club et les dirigeants m’ont toujours soutenu et me soutiennent encore dans mon projet scolaire et athlétique. Partir aux USA comme je l’ai fait était en quelque sorte un risque, puisqu’au début je ne savais même pas si j’allais avoir la possibilité de nager et rouler. Mais Montluçon m’a toujours fait confiance. Et puis, je suis quand même super régionaliste. J’aime mon Puy-de-Dôme et mon Auvergne et tant que je peux avoir un club de la région, je suis comblé ! » Avec un effectif talentueux et ambitieux, Montluçon semble en tout cas suffisamment armé pour jouer les premiers rôles en D2 cette saison. Une équipe très jeune dans laquelle Félix Duchampt en est plus ou moins le leader. « Nous avons un projet à court terme de retrouver la D1 avec une équipe composée surtout de jeunes français comme Alexis Regerat, Axel Dupuy, Corentin Mersak, Thomas Deffains, Clément Darguence et Hugo Hamonic, mais aussi mon frère Jean et quelques vieux briscards comme Victorien Lafargue, Greg Bouttier ou Yann Caniou prêts à venir nous dépanner au cas où. J’arrive en tout cas vraiment à me faire plaisir en D2 en jouant la plupart du temps la victoire. »
Briller au niveau international
Pour sa dernière année en U23, Félix entend bien également jouer les premiers rôles sur la scène internationale. D’autant que les rendez-vous importants ne manqueront pas cette saison, à commencer par les Mondiaux Universitaires à Taiwan à la fin du mois. « En tant qu’étudiant à plein temps et ayant pris l’habitude de représenter mon université de Charlotte en athlétisme et en natation, j’aurai à cœur de la représenter, en plus de la France, cette fois en triathlon. Le titre est français depuis quatre ans et ce serait bien qu’il y reste deux années de plus. » Mais sa saison 2012, l’Auvergnat l’a surtout planifiée autour des championnats d’Europe de triathlon à Aguilas (Espagne) et des Mondiaux de duathlon à Nancy en septembre prochain. « J’espère vraiment performer sur ces courses. Après, il y aura aussi les bonus. Si jamais je suis sélectionné pour les Mondiaux U23 de triathlon en Nouvelle-Zélande ou sur une manche des World Series, ce serait super et j’irai bien évidemment entrainé et plus motivé que jamais. Après, je sais aussi qu’il me reste du chemin à parcourir avant le très haut niveau et ce type de course. » Pour valider ses dernières semaines d’entrainement, trois semaines avant son rendez-vous universitaire en Asie, Félix disputera ce dimanche la Coupe d’Europe de Crémone (Italie). « J’irai là -bas avec l’envie de faire un gros coup même si cette course ne représente pas un gros objectif. Il y a du monde sur la start-list mais personne ne semble se détacher pour la victoire. Je pense vraiment être en mesure de jouer les premiers rôles. Après, je suis aussi conscient qu’il faudra être aux avant-postes dès la partie cycliste pour que cela se réalise. » Réponse dimanche…
Basile Regoli – Photos Montluçon Triathlon
PROGRAMME
10 juin (9h30) : Femmes (Camille Donat, Anne Tabarant, Laurie Belkadi)
10 juin (11h30) : Hommes (Yohann Vincent, Thomas André, Félix Duchampt, Aurélien Lebrun, Brice Daubord, Audric Lucini, Anthony Costes, Raoul Shaw, Côme Gilbert)