Presque sitôt son (deuxième) titre de championne de France LD empochée, dimanche à Baudreix, Charlotte Morel a pris la direction du Cantal pour les étoiles du sport, version été. « On fait le tour du Cantal en vélo, c’est itinérant et assez sympa, avec pas mal d’activités comme la prépa mentale, du média training etc… » souligne celle qui va effectuer un gros bloc de travail –quinze jours à Embrun suivis de quinze jours à Font Romeu- pour se préparer pour l’Embrunman le 15 août.
Comment avez-vous vécu la course dimanche ?
Je savais que Jeanne (Collonge, finalement disqualifiée pour une pénalité non effectuée, ndlr) allait être une sacrée concurrente. J’étais en forme, bien préparée. Je m’attendais à sortir de l’eau avec une avance assez confortable, je pense qu’elle était aussi préparée à ça (6’, ndlr). J’ai ensuite géré mes allures et l’approche du col, que j’étais monté intensément tout en sachant qu’en haut ça serait loin d’être fini. J’ai entre guillemets tout donné sur le retour pour garder un maximum d’avance.
Je savais que ça allait être hyper exigeant, et j’ai tout de suite senti à pied que ça serait difficile musculairement. Du coup, je me suis mise sur mon allure, et c’est à la fin du premier tour de 10 km (quand on m’a annoncé 6’30’’ d’avance) que j’ai su que j’avais gagné, à moins d’une grosse défaillance.
Jusque là, il y avait la pression de ne pas perdre de temps. Etre devant, c’est bien mais ce n’est pas une position confortable car on n’a toujours peur que ça revienne. C’est vraiment stressant. Alors que quand on est derrière, qu’on gagne quelques secondes sur la tête, l’approche est différente.
Mais c’est important d’être sous pression (sourire).
Cette victoire vous donne t-elle confiance pour l’Embrunman en août prochain ?
Oui, d’autant plus que c’est un parcours qui est similaire à Embrun. J’ai aussi pu me mesurer à Jeanne, qui a gagné quand même deux fois à Embrun (2012 et 2013, ndlr), et me confronter à mes adversaires. Comme je gagne avec dix minutes d’avance, c’est le deuxième point qui me montre que je suis sur la bonne voie, sur ce type de parcours.
Sur quels secteurs devez-vous progresser ?
Il faut que je travaille mon vélo, c’est évident. Ça sera le point le plus important de l’Embrunman. Et ma résistance musculaire sur marathon. Car un semi, c’est facile (sourire). C’est là où je m’arrête d’habitude et c’est là où commence entre guillemets le marathon.
Après, ce ne sera pas les mêmes allures. Par exemple, je me suis vachement imaginée Embrun pendant les championnats de France. Je me suis dit qu’à la fin du vélo, il me resterait 70 kilomètres, que je ne me sentais pas si mal, que je pourrais continuer et que c’était plutôt positif.
Par contre à l’inverse, à la fin du semi, partir sur encore deux tours, ça me paraissait presque impossible. Mais ce ne sont pas les mêmes allures. Malgré tout, le marathon doit être assez long.
Interview : Quentin Guillon.
Photo : Thierry Sourbier.