Eilat (Israël) ne sera pas un Championnat d’Europe comme les autres ce week-end. Tout d’abord parce que la plupart des favoris – les frères Brownlee et Clarke (Grande-Bretagne), Hauss et Vidal (France) et Zipf (Allemagne) chez les hommes Jenkins (Grande-Bretagne), Norden (Suède), Annaheim (Suisse) et Bazlen (Allemagne) chez les femmes – ont décidé de faire l’impasse sur ce rendez-vous européen pour mieux préparer les JO de Londres.
Mais surtout car cette épreuve constitue, pour les Français, la dernière occasion de remplir l’un des critères de sélection olympique fixés par la DTN (Direction technique nationale). En effet, l’athlète qui montera sur le podium, tout en étant le premier Français de la course, aura la garantie d’une place de sélectionnable pour le rendez-vous anglais aux côtés de Laurent Vidal et David Hauss, qui ont déjà rempli les critères l’an dernier. Chez les hommes, ils seront quatre (ndlr : Vincent Luis, blessé, a été contraint de déclarer forfait) à prétendre à ce troisième et dernier billet qualificatif : Frédéric Belaubre, Pierre Le Corre, Tony Moulai et Aurélien Raphaël. Moins de suspense chez les femmes où Emmie Charayron (championne d’Europe en titre et déjà qualifiée pour les JO), Jessica Harrison et Carole Péon ont, sauf accident de dernière minute, déjà assuré leur place pour les Jeux puisque la France dispose actuellement de trois dossards pour Londres. TRIMAG en a profité, avant leur départ pour l’Israël, pour contacter les deux sociétaires du Poissy Triathlon afin d’en savoir un peu plus sur leur préparation et leurs ambitions à quelques mois des Jeux Olympiques.Elles y ont gouté en 2008 et rêvent désormais d’y retourner ensemble. Quatre ans après leur première participation à Pékin (ndlr : 12e place pour Harrison et 34e pour Péon), Jessica Harrison et Carole Péon sont en passe de se qualifier pour leur deuxième JO, une première dans l’histoire du triathlon français féminin. Un podium lors des Championnats d’Europe, à Eilat (Israël), qu’elles disputent demain, leur ouvrirait même, de manière sûre, une place de sélectionnable pour Londres. « Même si l’objectif majeur est en août, je ne suis pas encore sélectionnée. Mon esprit est donc fixé sur ces championnats où performer lors de cette course est un des critères de sélection pour les Jeux », explique Carole Péon, vice-championne d’Europe en 2010. Une préparation hivernale prometteuseUn rendez-vous européen que les deux triathlètes ont préparé, ensemble, depuis de longs mois au Pôle France de Montpellier (Hérault). « Les jeunes du Pôle sont derrière nous et nous aident beaucoup avec leur bonne humeur et leur compagnie pendant les séances, explique Jessica Harrison. J’ai en tout cas pu faire quasiment tout ce qui était programmé cet hiver comme travail. J’ai donc l’impression d’avoir vraiment passé un cap en course à pied et j’ai maintenant hâte de voir ce qui se passe en course. » Carole a, elle, déjà lancé sa saison internationale, le 31 mars dernier, lors de la Coupe d’Europe de Quarteira (Portugal). « Une course de préparation pour les Europe » qui, ponctuée par une encourageante 3e place, confirme qu’elle est actuellement sur la bonne voie. « Je suis plutôt satisfaite de mon hiver. Aucun problème majeur n’est venu entraver ma préparation, ce qui n’était pas arrivé depuis plusieurs années. »Londres en terrain connuEn attente de l’officialisation du nombre d’athlètes qualifiés par pays – trois au maximum – prévue le 1er juin prochain, elles ont, sauf accident de dernière minute, assuré leur place aux Jeux puisque la France devrait décrocher trois dossards pour Londres. Une ville que Carole Péon et Jessica Harrison connaissent bien. Si pour la première, la capitale britannique rappelle « un bien mauvais souvenir sportif » (ndlr : blessure au mollet lors du Test Olympique en août dernier), la seconde, qui est née et a vécu en Grande-Bretagne, y est très attachée. « J’ai grandi à Oxford qui est à un peu plus d’une heure de Londres donc j’y allais assez souvent lors de mon enfance. J’ai aussi des amis qui habitent encore là -bas donc j’y retourne de temps en temps, confie celle qui a été naturalisée française en 2005. J’aime en tout cas cette ville et je serai fière de faire la course de ma vie là -bas. » Et, ainsi, peut-être écrire l’une des plus belles pages du triathlon français. Basile Regoli – Photos Poissy TriathlonPROGRAMME20 avril (12 heures en France) : course Junior Femmes (Jeanne Lehair, Audrey Merle, Léonie Periault)20 avril (15 heures en France) : course Elite Femmes21 avril (11 heures en France) : course Juniors Hommes (Dorian Coninx, Raphaël Montoya, Yohan Saby, Simon Viain)21 avril (14 heures en France) : course Elite Hommes22 avril (7 heures en France) : relais Junior