Après la présentation du lancement de la plateforme « Soutiens ton sportif » – qui permet aux sportifs de haut niveau en devenir de lancer des cagnottes en ligne de manière encadrée et aux donneurs de bénéficier d’une réduction d’impôts – à laquelle Benjamin Maze a assisté, le DTN de la Fédération française de triathlon nous a accordé un entretien pour revenir sur l’année 2024 et expliquer comment la fédération compte surfer sur cette réussite pour l’année 2025. 

Que pensez-vous du dispositif « Soutiens ton sportif » ? 

On accueille cela très favorablement. Il peut apporter un renfort précieux à nos sportifs, notamment lorsqu’ils sont au début de leur carrière. C’est un moment où ils ont besoin d’un soutien crucial dans l’engagement de leur pratique sportive. Ce qui va être important est de le diffuser auprès des entreprises et des particuliers.

Avez-vous déjà des noms en tête à qui ce dispositif pourrait être bénéfique ?

Ce sera pour la Cassandre Beaugrand et le Léo bergère de 2028 (Jeux olympiques de Los Angeles) et de 2032 (Jeux de Brisbane). En triathlon, l’âge crucial va être entre 18 et 23 ans, car on ne profite pas suffisamment de l’économie du triathlon, alors que le sport nécessite un engagement à temps plein. Quand Dorian Coninx et Audrey Merle sont devenus champions du monde U23 (en 2013 et 2014 pour Coninx, en 2015 pour Merle)  dans les semaines et mois qui ont suivi, ils ont eu une CIP (contrat d’insertion professionnel), comme l’armée ainsi que le soutien de mécènes ou de partenaires privés qui leur ont permis de se consacrer encore plus au triathlon, et d’être sélectionnés aux Jeux olympiques. Cela montre la nécessité de ces renforts dans la construction de leur carrière.

L’année 2024 va arriver à son terme. Quel bilan en tirez-vous ?

C’est une année exceptionnelle. On est l’un des seuls sports français à avoir obtenu un titre aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques. Au-delà des résultats, le triathlon a pu éclabousser auprès du grand public avec un engagement total jusqu’au dernier moment. Toutes les courses l’ont montré et le relais mixte l’illustre encore plus (les Bleus avaient terminé quatrième malgré une chute lors du premier relais). Toutes celles et ceux qui ont vu les épreuves de triathlon et de paratriathlon se disent que ce sont des athlètes qui sont consistants, qui ne lâchent rien, qui restent engagés et qui pèsent sur la course. Il y a aussi eu les championnats du monde à Torremolinos avec un feu d’artifice exceptionnel : 14 médailles au total, que ce soit chez les juniors, les espoirs, les élites et le paratriathlon. On a marqué les esprits de tous nos concurrents, et c’est ce qui doit donner le plus de fierté à nos triathlètes et à tous nos pratiquants.

Comment faire pour surfer sur cette réussite en 2025 ?

Notre vision est claire : la réussite aux Jeux de 2028, 2032, 2036 (la ville hôte n’est pas encore connue). Les Jeux olympiques et paralympiques sont toujours dans notre viseur. L’année 2025 est la première étape pour les Jeux de 2028. Mais elle arrive forcément dans la continuité d’un cycle précédent. On est en train de finaliser le bilan pour bien cerner ce qui a marché et qu’il faut poursuivre, et ce qu’il faudrait arrêter ou modifier, pour pouvoir être dans cette culture de la performance et de la gagne. On sait comment il faut construire une année sportive, mais aussi comment la construire dans un cycle olympique. Certains vont profiter de 2025 pour se ressourcer, car pour être présent et performant aux Jeux, il faut de la fraîcheur à tous les plans et notamment psychologiques.

D’autres, qui sont à un autre niveau de leur projet de performance et de leur carrière, vont être dans le prolongement de 2024. Par exemple, une athlète comme Emma Lombardi va acquérir de l’expérience, surtout qu’elle va arriver à Los Angeles avec un âge biologique qui est le trait commun de toutes celles qui ont été championnes olympiques. Je pense notamment à Cassandre Beaugrand (27 ans en 2024) et à Emma Snowsill (27 ans en 2008, à Pékin) qui ont, à quelques semaines près, le même âge au moment où elles sont sacrées champions olympiques (Emma Lombardi aura 27 ans en 2028). On voit loin et clair sur la dynamique 2025-2028.

Photo : © ActiveImages

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