Rentré en France mardi soir, Aurélien Lescure a accepté de prendre un peu de son temps hier pour revenir sur sa troisième place sur la coupe du monde de Huatulco (Mexique). Une médaille de bronze au goût amer puisque le sociétaire du Tri Sud Performance est passé tout proche de la victoire sans cette terrible défaillance physique à quelques mètres de ligne d’arrivée.
Cette victoire te semblait promise. On image que la déception doit être très forte ?
« Je suis forcément très déçu. J’ai mené la course à pied dès le début et j’ai eu jusqu’à une 1’15 d’avance au 7e km. Mais à un kilomètre et demi de la fin, j’ai commencé à me sentir mal. Je voyais trouble. Ça m’est tombé dessus comme ça. Je n’ai rien senti venir malgré les conditions extrêmes. A ce moment-là, je me suis dit : ‘’Tu es devant donc gère et tu vas aller au bout’’. Mais à 300m de l’arrivée, mon état s’est empiré et j’ai commencé à ne plus arriver à tenir sur mes jambes. Je me suis retrouvé à courir à 10km/h tout en ayant l’impression d’être à fond. Arrivé dans la dernière ligne droite, je me suis écroulé et c’est à ce moment-là que l’Argentin Luciano Taccone me double pour aller chercher la victoire. Je n’ai rien pu faire. C’était vraiment un moment d’impuissance.
T’attendais-tu à connaître des conditions météos aussi difficiles ?
C’est la troisième fois que j’allais à Huatulco donc je connaissais déjà les conditions là-bas même si là c’était pire que les années précédentes avec cette chaleur (40° C) et cette humidité (98%) ! Les parcours vélo et course à pied, très exigeants, rendent cette course encore plus dure. C’est d’ailleurs certainement le triathlon le plus dur que je n’ai jamais fait.
Tes récents résultats sur la scène internationale prouvent en tout cas une certaine forme de régularité ?
Oui, s’il n’y a pas eu la victoire au bout au Mexique, je suis tout de même satisfait de ma performance et de ma course. Je suis allé au bout de moi-même avec l’envie de ne rien lâcher. La satisfaction est que cela fait trois coupes du monde de suite où je montre que je suis capable de gagner (2e à Cozumel, 7e à Chengdu avec une chute en vélo et 3e à Huatulco). Cela me conforte fortement sur mon niveau et me motive pour la suite !
Justement, quelle est maintenant la suite de ton programme international ?
Je vais peut-être rentrer sur le circuit WTS. Pour Hambourg, ça risque d’être juste mais il y a espoir que je rentre à Stockholm fin août. Ça laisse ainsi un peu de temps pour bien se préparer.
Cette nouvelle doit te ravir ?
C’est très positif car ça faisait un moment que j’attendais ça. J’ai besoin de cette expérience au contact des meilleurs pour apprendre et emmagasiner de l’expérience.
On a d’autant l’impression que tu as passé un cap en course à pied cette saison ?
Cet hiver, l’objectif était de devenir quasiment imbattable à pied une fois le vélo posé. J’ai beaucoup travaillé la qualité de ma foulée pour que chaque geste soit le plus précis et placé possible. Je pense que j’en suis pas trop mal arrivé, maintenant il faut voir ce que ça donne sur le circuit WTS. Dans des conditions normales, je pense être capable de courir moins de 30′ en course à pied sur un triathlon.
Pendant que tu étais au Mexique, tes copains de club participaient à une manche de D2 à La Rochelle ce dimanche. Le début de saison du Tri Sud Performance semble conforme à vos ambitions ?
Ils m’ont tenu au courant à distance du résultat que j’ai eu avant ma course. Je suis bien content pour le club. On est deuxième au classement général pour l’instant donc l’objectif d’aller chercher la montée en D1 est largement faisable. On aura normalement une grosse équipe pour les deux dernières étapes. »
Propos recueillis par Basile Regoli