Après un an et demi de doutes, Alexandra Cassan-Ferrier est de retour sur le devant de la scène. La sociétaire du Poissy Triathlon, désormais entraînée par l’international tricolore Laurent Vidal, vient d’enchaîner deux podiums en Coupe d’Europe (Banyoles et Karlovy Vary). Des résultats qui lui ont permis de faire un bon au classement international puisqu’elle est passée en quelques semaines du 415e au 153e rang mondial. De quoi retrouver le sourire. Entretien.
Tu viens d’enchaîner deux podiums en l’espace de trois semaines sur le circuit Coupe d’Europe. La forme semble être là en ce moment ?
« Oui, et ça fait très plaisir. Par le passé, je n’étais encore jamais montée sur un podium en Coupe d’Europe. Je ne m’y attendais donc pas vraiment. Après une saison et demie blanche, j’appréhendais un peu ce retour car je n’avais plus fait de courses au format Courte Distance depuis octobre 2012. J’étais un peu dans l’inconnu.
Quels enseignements tires-tu de tes dernières courses ?
Il y a eu des émotions différentes sur les trois Coupes d’Europe. Celle d’Holten était chargée d’émotions car il s’agissait de mon retour. Nous étions un petit groupe de Poissy là-bas donc j’ai pu partager ça avec eux. C’était vraiment plaisant. Sur les deux autres, mes parents ont fait le déplacement. Banyoles est une course que j’aime bien avec la chaleur et une natation sans combinaison. Gagner m’a fait beaucoup de bien. C’est vraiment différent que d’être juste sur le podium. Enfin, Karlovy Vary est aussi une satisfaction car j’ai réussi à faire un résultat alors qu’il y avait tout ce dont j’ai peur. Avant, je me serai laissée submerger par tous les à-côtés mais là non.
Tu t’entraînes désormais sous la houlette de Laurent Vidal (5e aux JO de Londres). Peut-on en savoir un peu plus sur cette collaboration ?
On a discuté ensemble fin mai à l’occasion du Grand Prix de Dunkerque et je lui ai expliqué que je n’avais plus d’entraîneur actuellement. Quelques jours après, on s’est revus à Montpellier pour reparler de tout ça. Le courant est tout de suite très bien passé. C’est un honneur d’être entraînée par quelqu’un comme lui. Il impose le respect par sa carrière. Le fait de pouvoir s’entraîner au quotidien avec des filles comme Andrea (Hewitt) et Emmie (Charayron) tire vers le haut. Il y a une bonne petite dynamique de groupe, c’est vraiment génial.
Quelles sont tes ambitions avec ton nouvel entraîneur ?
Pour l’instant, je vais uniquement me concentrer sur la marche qu’il y a juste devant moi et essayer de bien la passer. Je ne veux pas chercher à voir à long terme comme j’ai pu le faire par le passé. J’ai confiance dans les personnes qui m’entourent.
On a l’impression que tu n’as pas encore réussi à pleinement exploiter tout ton potentiel. Partages-tu ce sentiment ?
J’ai souvent eu du mal par le passé à avoir de la régularité. Mon état de forme était bien trop souvent en dents de scie. Là, ça fait deux mois et demi que je n’ai pas été blessée, malade ou fatiguée. Ça change tout. Ça fait beaucoup de bien de retrouver du plaisir à aller s’entraîner, ce que je n’avais plus ces dernières années. Aujourd’hui, j’ai trouvé ce que je voulais.
Quel est ton programme de courses pour la fin de saison ?
Je vais participer aux deux dernières étapes du Grand Prix. J’ai à cœur d’essayer de faire de belles courses pour mon club. Quand ça n’allait pas, Poissy m’a beaucoup aidé donc j’aimerai bien leur rendre autrement que par des mots. Il y aura aussi la Coupe de France, en octobre, et peut-être une Coupe du monde (Cartagena ou Tongyeong) pour finir. On verra au moment venu en fonction de l’état de forme. J’envisage en tout cas de couper assez tôt comme je pars en Nouvelle-Zélande cet hiver pour m’entraîner. J’aimerai en profiter pour faire là-bas quelques courses, comme une Coupe du monde en début d’année. J’ai hâte d’y être. »
Propos recueillis par Basile Regoli