Après une période de pandémie vécue difficilement, comme beaucoup d’autres organisateurs, IRONMAN France a annoncé fin 2023 vouloir organiser une nouvelle épreuve de format Ironman 70.3 sur le territoire hexagonal. L’occasion de faire le point sur la santé du label en France avec son Directeur général, Thibault Vellard.
Recueilli par Luc Beurnaux
Thibault, commet se porte IRONMAN France à ce jour ?
On a subi deux années, voire trois, assez « hardcore », je dirais, à cause de la pandémie. 2022 a été une année un peu artificielle, dans le sens où l’on avait les inscrits de 2020 et 2021 qui avaient reporté leur inscription sur 2022. Donc la vraie première année Test post-Covid, c’était 2023. Et la saison 2023 s’est plutôt bien passée , avec des bonnes et des moins bonnes surprises. La première très bonne surprise, c’est d’avoir organisé les championnats du monde IRONMAN masculins à Nice ; je pense que pour tout l’univers du triathlon, c’était une très bonne chose, en plus avec un champion du monde français, pour la première fois, et sur le sol français ; ça a aussi permis de montrer le savoir-faire de notre équipe et des évènements en France, et de mettre en avant pas mal d’athlètes français, au-delà de Sam Laidlow ; on a maintenant hâte de voir ce que ça va donner chez les féminines en septembre prochain !
On a aussi constaté en 2023 que le format « full » IRONMAN avait plus de difficultés à remplir, que le format 70.3. On a dû stopper le « full » de Vichy. On a sans doute payé très cher l’annulation de la natation de 2022 à Vichy. Mais quand on a 600 inscrits à une épreuve, c’est juste impossible pour nous d’organiser un « full ». D’un point de vue de la communauté locale, de la préfecture, des communes visitées, fermer les routes pendant aussi longtemps quand tu as peu d’athlètes, c’est plus difficile à justifier.
En revanche la très bonne nouvelle de 2023, c’est que le format 70.3 fonctionne très bien, sans doute parce qu’il est plus abordable physiquement, et au niveau de l’entraînement et des sacrifices que cela implique pour les athlètes. On le voit encore pour 2024, avec les épreuves de Nice et des Sables d’Olonne qui sont sold-out. On sait aussi que les gens se testent sur 70.3 et finissent généralement par monter sur « full » IRONMAN dans les 2 ou 3 années qui suivent, même si certains ne passeront jamais le cap. Je pense que cette dynamique peut redonner un coup de boost aux « full » IRONMAN, comme en 2019, où toutes nos épreuves – quel que soit le format – étaient rapidement « sold out ».
Enfin, cette période nous a permis de faire un peu le point sur nos épreuves ; on en a arrêté certaines, pour pouvoir en relancer d’autres. Exemple à Barcelone (ESP), où l’on a arrêté le 70.3 car il y avait trop de monde, pour se concentrer sur le format « full », tout en lançant un 70.3 à Valence (ESP) qui a fait le plein très rapidement !
Vous avez lancé un appel à candidature pour une nouvelle épreuve IRONMAN 70.3 en France en 2025. Pourquoi ?
Nous avons constaté que le marché français se portait vraiment bien et que c’est un des marchés clés dans le monde ; le nombre des pratiquants ne cesse de progresser en France, nous savons qu’il y a une forte demande, et donc nous avons misé sur une nouvelle organisation pour 2025. Ça répond aussi à une nécessité d’être présent sur l’ensemble du territoire français. Nous sommes présents dans le sud-est avec Nice et Aix, dans la zone centrale avec Vichy, et nous cherchons donc un nouveau site, soit dans le sud-ouest, soit dans le nord-ouest, à proximité du bassin parisien, ou du moins accessible en transport aux athlètes du Bassin parisien, qui est une zone très pratiquante ; on sait que si nous captons cette communauté-là, l’évènement risque alors d’être très probablement un succès… Et la nouveauté plaît, en général, aux pratiquants. Regardez le 70.3 de Valence : on comptait sur 1800 coureurs, ils seront 2800-2900 pour la première édition !
Pour vous, le Calendrier n’est donc pas saturé en épreuves longue distance ?
Certes les opportunités sont limitées ; en gros, nous pouvons organiser de mai à octobre ; nous, on occupe pour l’instant les périodes de mai, juin, fin août et septembre avec les championnats du monde. Donc nous considérons qu’il reste de la place dans notre calendrier. Il faut jouer aussi avec les capacités d’accueil des villes, et les périodes disponibles pour ces villes. La date de l’évènement 2025 dépendra complètement de la ville et de la disponibilité de celle-ci. Mais nous n’excluons rien, nous ne fermons aucune porte.