L’Allemagne a une nouvelle fois prouvé qu’elle était la nation fort de l’Ironman. Ses deux représentants Jan Frodeno et Anne Haug, ont remporté cette nuit l’Ironman d’Hawaii. Frodeno devient même le premier Allemand à triompher trois fois, laissant Patrick Lange et Norman Stadler à une longueur, et déteint désormais le record de l’épreuve en 7h51 :13.
Pour Anne Haug, c’est un apprentissage ultra-rapide de la distance et de la course si particulière de Kona, puisque après avoir terminé 3ee l’an dernier pour sa première participation, elle accède déjà à la victoire finale, en 8h40 :10, pour sa 2e apparition sur Big Island.
Si l’édition 2018 avait été particulièrement clémente au niveau de la météo, on aura remarqué cette année que dès la natation, le vent et les courants allaient perturber le peloton de 2500 concurrents au départ.
Une natation houleuse ouvrait donc les débats, et les meilleurs nageurs du jour se détachaient. Josh Amberger (AUS), habitué des leaderships en natation, sortait le premier, devant Alistair Brownlee (GB) et Jan Frodeno (ALL), déjà.
Embarqué sur le parcours vélo de 180km (et 1500m D+, mine de rien), l’Allemand allait rester actif en tête de course, en compagnie de Brownlee, de son compatriote Maurice Clavel (ALL) et de l’Américain Tim O’Donnell. Patrick Lange (ALL), double vainqueur sortant, et David McNamee (GB), 3e en 2017 et 2018, allaient rapidement abandonner.
Au demi-tour d’Hawi, Frodeno et le trio qui le suivait possédaient 2’30 d’avance sur un groupe où l’on retrouvait notamment Sébastian Kienle (ALL). Plus tard, Brownlee crevait de la roue arrière, réparait rapidement, mais perdait une bonne minute dans cet incident. Au fil des kilomètres et du vent qui se levait de plus en plus, Frodeno allait accélérer la cadence pour finalement poser son vélo en tête (après 4h16 d’effort) avec 2 minutes d’avance sur l’Américain Tim O’Donnell.
A pied, Frodeno, absent l’an dernier et contraint de marcher en 2017, allait conclure son somptueux triptyque du jour, en réalisant 2h42 :43 sur le marathon et l’emporter finalement en 7h51 :13, nouveau temps référence à Hawaii. Tim O’Donnell redonnait des couleurs au triathlon américain, longtemps absent des podiums de la finale hawaienne, en conservant sa 2e place à l’issue du marathon. Sébastian Kienle effectuait une jolie remontée à pied, lui, « l’Uberbiker », pour décrocher un nouveau podium à Kona !
Cyril Viennot, seul Français engagé en pro, termine en 8h23, à la 19e place de sa catégorie. Sur con compte Facebook, le Franc-Comtois fera remarquer le « niveau de dingue », puisque en 2014, dans un temps quais analogue à celui d’aujourd’hui (8h22), il avait fini à la 5e place…. Viennot termine devant Alistair Brownlee, qui, après avoir posé le vélo en 6e position, vivra un calvaire à pied. « Tout est bien allé durant les 5 premiers kilomètres. Ca s’est détérioré jusqu’au 12e km, et à partir de là, je n’ai pensé à qu’à finir » expliquera le double champion olympique britannique. « Les deux dernières heures de course ont été les deux plus difficiles heures de ma vie ! ».
Chez les filles, la Britannique Lucy Charles, comme attendu, sortait en tête de l’eau et se montrait très offensive lors du vélo. Larguée, on apprendra plus tard que la quadruple vainqueur Daniela Ryf, invaincue depuis 1827 jours sur la distance Ironman ( !!), souffrait de maux d’estomac qui l’empêchaient de s’exprimer à 100%. Ses adversaires saisirent l’occasion, à l’image de Anne Haug, 3e l’an dernier. L’Allemande, formée au circuit ITU courte distance, allait revenir lors de la partie pédestre. Elle reprenait Charles après le semi-marathon, pour s’envoler vers sa première victoire, en seulement deux participations ! Une lute indécise se jouaot pour la seconde place. L’Australienne Sarah Crowley reprenait à son tour Lucy Charles, avant que celle-ci, dans un sursaut d’orgueil et un regain de vitalité, ne la repasse, et s’adjuge finalement cette 2e place, de haute lutte, comme en 2018. Daniela Ryf, al en point tout au long de l’épreuve, tiendra à termienr, à al 13e place. « J’ai connu aujourd’hui ce que tout triathlète Ironman connaît un jour. A savoir une journée sans, mais l’abandon n’était pas une option » soulignera la Suissesse.
Pas moins de 89 groupes d’âges français étaient au départ de l’épreuve, et 85 d’entre eux franchiront la ligne d’arrivée avec brio. On retiendra avant tout la victoire, chez les 50-54 ans, de Anthony Philippe (9h17’29), devant Laurent Jalabert (9h25’53). Vincent Terrier termine 2e des 18-24 ans (9h13’10), Nelly Wojtasinskiy 2e des 60-64 ans, Catherine Houseaux 3e chez les 55-59 ans (11h20’02).
Luc Beurnaux – Photos Getty Images
Top 10 Hommes
1 Jan Frodeno, Germany, 7:51:13;
2 Tim O’Donnell, USA, 7:59:41;
3 Sebastian Kienle, Germany, 8:02:04;
4 Ben Hoffman, USA, 8:02:52;
5 Cameron Wurf, Australia, 8:06:41;
6 Joe Skipper, Great Britain, 8:07:46;
7 Braden Currie, New Zealand, 8:08:48;
8 Philipp Koutny, 8:10:29;
9 Bart Aernouts, Belgium, 8:12:27;
10 Chris Leiferman, 8:13:37.
Top 10 femmes
1 Anne Haug, Germany, 8:40:10;
2 Lucy Charles-Barclay, Great Britain, 8:46:44;
3 Sarah Crowley, Australia, 8:48:13;
4 Laura Philipp, Germany, 8:51:42;
5 Heather Jackson, USA, 8:54:44;
6 Kaisa Sali, Finland, 8:55:33;
7 Corinne Abraham, Great Britain, 8:58:38;
8 Carrie Lester, Australia, 8:58:40;
9 Daniela Bleymehl, Germany, 9:08:30;
10 Linsey Corbin, USA, 9:09:06.