Comme l’an passé, les triathlètes Tricolores, qui n’étaient pas en ballotage favorable, sont parvenus à décrocher le titre mondial lors de la finale de la série championnat du monde (WTCS) qui s’est déroulée ce week-end à Pontevedra (Espagne).
Après Léo Bergère, le nouveau King du triathlon mondial se nomme Dorian Coninx vainqueur au sprint de cette ultime manche. Quatrième de la course, Léo Bergère décroche, de son côté, la médaille de bronze de la série. Troisième de cette finale, Pierre Le Corre valide de son côté un critère de second rang pour les JO de Paris 2024.
Yee et Hayden piégés dès la natation
A l’amorce de cette finale, tous les observateurs avisés s’attendent à un duel pour le titre entre Alex Yee et Hayden Wilde, qui occupaient les deux premières places au classement général. Respectivement 4e et 5e, Léo Bergère et Dorian Coninx se présentaient, de leur côté, en outsiders. Mais dès la fin de la natation, les deux favoris se retrouvent en position délicate, relégués tous les deux à une cinquantaine de secondes de la tête de course occupée par l’Australien Matthew Hauser. Côté français en revanche, les choses ont commencé de manière idyllique. Pierre Le Corre(3e), Dorian Coninx (6e), Tom Richard (8e) et Léo Bergère (10e) sont tous les quatre dans le Top 10.
Le quatuor figurera logiquement dans le groupe de 24 échappés à vélo, qui fera la course en tête jusqu’au bout, accentuant son avance au fil des tours pour la porter à 45 secondes aux termes des 40 km. Si Hayden Wilde figure bien dans le groupe de chasse, ce n’est pas le cas pour Alex Yee, relégué à plus de deux minutes. Le titre s’est envolé pour le Britannique. La situation n’est guère plus reluisante pour le Néo-Zélandais qui va devoir s’arrêter à la penalty box (matériel mal rangé en natation).
Après un premier tour d’observation sur les 10 derniers kilomètres pédestres, , c’est l’Américain Morgan Pearson qui décide de mettre le feu aux poudres. Mais il est vite repris. À l’amorce du dernier tour, ils ne sont plus que cinq en tête de course : 3 Français (Bergère, Coninx et Le Corre) et 2 Allemands (Lührs et Hellwig). Pendant ce temps, Hayden Wilde ne s’est pas résigné. Il amorce une belle remontée. Le titre mondial est encore à la portée du Néo-Zélandais même si son destin n’est plus entre ses mains.
Lasse Lührs ayant cédé, ils ne sont plus que quatre à l’amorce de l’emballage final.
Le dernier mot revient finalement à Dorian Coninx. Les qualités de finisseur du Pisciacais ont une nouvelle fois fait merveille. L’argent revient au surprenant allemand Tim Hellwig et le bronze à Pierre Le Corre. Léo Bergère doit se contenter d’une place au pied du podium.
Il reste à attendre l’arrivée d’Hayden Wilde pour connaître l’identité du champion du monde. Le Néo-Zélandais rallie finalement la ligne en 10e position. Suffisant pour décrocher l’argent mais pas assez pour conquérir le titre. Le successeur de Léo Bergère se nomme Dorian Coninx ! Le Pisciacais est le quatrième Français à obtenir un tel honneur après Olivier Marceau (2000), Vincent Luis (2019 et 2020) et Léo Bergère (2022).
Léo Bergère ayant conclu la série à la troisième place, deux Français sont sur un podium mondial !
De son côté, Pierre Le Corre, 6ème au classement final, a, lui aussi, des raisons de se réjouir. En terminant 3e de la finale, il a validé un critère de second rang pour les JO de Paris 2024.
Quatrième Bleu engagé sur cette finale, Tom Richard a pris la 11e place (21e au classement final).
Quelques heures avant, la France avait été également à l’honneur lors des championnats du monde U23 grâce à Baptiste Passemard qui s’empare de l’argent grâce à une superbe fin de course. Piégé à vélo, Yanis Seguin termine à la 17e place avec le 3e chrono à pied.
Beth Potter championne du monde.
Chez les filles, Cassandre Beaugrand est arrivée en tête du classement général en Espagne. Pour être titrée, elle devait devancer Beth Potter. Mais la Britannique s’est imposée aujourd’hui, remportant la finale et récupérant le trône au classement général. En franchissant la ligne d’arrivée en 3e position (derrière la deuxième Britannique Kate Waugh), Cassandre Beaugrand est tout de même vice-championne du monde, devant Emma Lombardi (6e sur la course du jour). Jamais une Française n’était montée sur le podium d’un championnat du monde Courte Distance depuis la création de l’épreuve en 1989 à Avignon. Le compteur est désormais ouvert ! Autre Française engagée, Léonie Periault terminent 35e à Pontevedra.
La nouvelle moisson des paratriathlètes
Avec 8 médailles (dont 3 en or) pour un total de 10 athlètes au départ, les paratriathlètes français ont réalisé une prestation d’ensemble exceptionnelle ce matin à Pontevedra. Le record de 6 podiums réalisé en 2022 a donc été une nouvelle fois battu par les tricolores.
Le soleil vient à peine de se lever lorsque le starter libère les concurrents de la première vague (PTVI) sous les coups de 9 heures. Il est le bienvenu car le mercure flirtait avec les dix degrés lors de l’installation des paratriathlètes dans la zone de transition. Comme prévu, la catégorie PTVI masculine a été remportée par le Britannique Dave Ellis qui ajoute un nouveau titre à une collection qui en comprenait déjà 5. Auteur d’une meilleure natation qu’à l’accoutumée, le tandem Thibaut Rigaudeau-Cyril Viennot a pu ensuite contrôler les opérations à vélo avant de résister à ses rivaux à pied pour aller décrocher une 2e médaille d’argent consécutive. Malgré une légère chute lors de la seconde transition, le deuxième duo français Antoine Perel-Yohann Le Berre complète le podium.
Chez les femmes également, une médaille est tombée dans l’escarcelle de la délégation tricolore. Elle est en bronze et a été décrochée par le tandem Annouck Curzillat-Julie Marano. C’est une première pour la médaillée de bronze des JP de Tokyo qui n’était jamais montée sur un podium mondial jusqu’à ce jour.
Chez les PTS2, Jules Ribstein a dû batailler ferme pour tenir en respect l’Américain Mohamed Lahna qui l’a inquiété jusqu’au bout. L’Alsacien décroche par la même occasion sa 4e couronne mondiale. Dans cette même catégorie, Geoffrey Wersy termine à une excellente 5e place pour sa première participation à ce niveau de compétition.
La Marseillaise a également retenti chez les PTS3 grâce à Elise Marc sacrée pour la 4e fois de sa carrière. Côté masculin, Cédric Denuzière étrennait sa première sélection mondiale. Son baptême du feu a été une totale réussite comme l’atteste sa très belle médaille de bronze.
Chez les PTS4, Alexis Hanquinquant est toujours inarrêtable. Le champion paralympique a engrangé un 6e médaille d’or mondiale.
Son premier dauphin est, comme l’an passé, son compatriote Pierre-Antoine Baele qui a franchi la ligne avec un peu moins de trente secondes de retard derrière lui.
Chez les PTWC, Mona Francis, qui a subi une pénalité sévère d’une minute pour drafting, termine à la 6e place.
Rappelons que tous les critères de sélection pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024 ont été validés par tous les athlètes qui ont fait 1er ou 2e.
Photos Puur Film / Theo Gomez