Alors que l’année 2022 a débuté depuis 5 mois, les triathlètes pros et groupes d’âges se disputeront ce week-end le titre de champion du Monde Ironman…2021. Après avoir été annulés en 2020, reportés en 2021, les championnats du monde Ironman font ainsi leur grand retour, mais dans des conditions particulières, puisqu’ils n’auront pas lieu à Kona-Hawaï pour la première fois depuis 1990 mais à St George, dans l’Utah (USA), qui a accueilli les championnats du monde 70.3 en septembre dernier.
Les conditions météo, dans le désert local, s’annoncent chaudes et sèches, et le parcours exigeant, avec près de 2250m D+ sur le vélo, et 430m D+ sur le marathon. La course retrouvera son format habituel – ou presque – en octobre 2022, puisque si la course aura bien lieu à Kona, les départs seront donnés sur deux jours, les 6 et 8 octobre ; les pro-femmes s’élanceront le jeudi, les pro-hommes le samedi, et les groupes d’âge répartis entre les deux.
Sanders, Long, Iden, les favoris des Championnats du monde Ironman
Parmi les nombreux professionnels au départ à Saint George, Anne Haug (ALL) dernière championne du monde Ironman, sera présente pour défendre son titre, mais pas son compatriote Jan Frodeno, qui a récemment annoncé son forfait en raison d’une déchirure partielle du tendon d’Achille. On notera aussi les absences de Patrick Lange double champion du monde Ironman 2017-2018, opéré en mars d’une épaule suite à une chute à vélo, de Joe Skipper (GB), ou de Javier Gomez (ESP), touché par le Covid.
Le titre pourrait se jouer entre Gustav Iden (NOR), Lionel Sanders (CAN) et Sam Long (USA).
Le Norvégien Gustav Iden n’est pas encore apparu sur le circuit en cette année 2022, se concentrant sur la préparation de cet évènement. Double champion du monde Ironman 70.3 en titre, Iden est la nouvelle sensation du Longue distance. Il a débuté sur la distance Ironman en novembre 2021, en remportant l’Ironman Floride en 7h42 !
Lionel Sanders (CAN) a montré une belle forme en ce début de saison, avec une 2e place récemment sur le 70.3 Oceanside. Il est en terrain conquis à Saint George, où a remporté le 70.3 en 2016, 2018 et 2021, terminé 2e en 2017. Il travaille désormais avec le frère de Gustav Iden…
Sam Long a pour sa part remporté le Clash Miami et le Challenge Chili en ce début d’année. Reste à savoir si sa chute en vélo à l’entraînement à St George va lui permettre d’être à 100% le jour J.
Au rang des outsiders, notons la présence du Danois Daniel Bækkegård, 2e à Dubaï en mars dernier très envue en 2021, de Kristian Blummenfelt (NOR) champion du monde WTS 2021 et champion olympique à Tokyo, mais qui semble avoir du mal à digérer son énorme saison 2021, avec une 10e place sur le 70.3 Dubai en début de saison. Alistair Brownlee (GBR) semble aussi marquer le pas, avec notamment des courses à pied décevantes lors de ses dernières sorties.
Anne Haug avec la « pancarte » chez les dames
Chez les dames, Anne Haug (ALL) devra faire face à la Suissesse Daniela Ryf, qu’elle avait privé d’un cinquième titre mondial consécutif en 2019, à Kona. L’Allemande vient de terminer 2e du 70.3 Lanzarote, et retrouvera sa distance fétiche, où ses qualités pédestres peuvent davantage s’exprimer. Daniela Ryf (SUI), elle, semble moins dominatrice qu’à l’accoutumée, depuis qu’elle s’est séparée de son entraîneur Brett Sutton. Katrina Matthews pourrait bien être l’autre favorite de la course féminine. Elle vient de remporter le 70.3 de Lanzarote et avait terminé 4e à St George en 2021. En l’absence de Lucy Charles (GBR- fracture de fatigue à la hanche) et Laura Philipp (ALL- Covid), la Britannique pourrait tirer son épingle du jeu, tout comme Skye Moench (USA).
Anne Haug Kat Matthews
Une forte délégation tricolore
Côté Français, ils seront nombreux à prendre le départ de ces Championnats du monde Ironman. Chez les hommes : Léon Chevalier, Denis Chevrot, Arnaud Guilloux, Sam Laidlow et Kevin Portmann – Chez les femmes, la seule représentante pro tricolore, Justine Mathieux, a dû déclarer forfait suite à une fracture de fatigue du talus.
À quelques jours de l’échéance, nous sommes allés à leur rencontre afin de mieux connaître leur état de forme et leur ambition à St George.
Léon Chevalier :
« 2021 était ma première saison sur le circuit pro et mes premiers essais sur Ironman. Donc l’atmosphère de Kona, je ne connais pas encore ! Il y a bien sûr toute la légende qui englobe l’événement, mais je suis juste très content d’avoir l’opportunité de faire le premier (et peut être le seul !) championnat du Monde Ironman en dehors de l’archipel »
Son ambition à St George :
« L’ambition pour moi sera surtout d’engranger de l’expérience. Je n’ai pas encore eu l’opportunité du courir sur un championnat du Monde, donc la densité, les médias, la pression, les dynamiques de courses, etc., tout ça sera nouveau pour moi. De plus, les derniers mois ont été plutôt compliqués à jongler entre mes études d’ingénieur, quelques rhumes, et essayer d’être en super forme très tôt dans la saison. Ce sera vraiment un apprentissage en vue de Kona en octobre. Cependant, l’objectif, comme toujours, c’est de faire une course sans regrets. Si tout se passe bien, je pense qu’un top 10 est envisageable. »
Ses ressentis à quelques jours de la course :
« Mieux maintenant que j’ai pu aligner plusieurs jours d’entraînement corrects et réguliers ! Pour espérer être performant à St George, l’essentiel est d’arriver sur la ligne de départ en bonne santé. Il reste néanmoins tous les derniers préparatifs avant le voyage, et un peu de stress car il faut absolument éviter de choper le Covid : un test positif m’empêcherait de monter dans l’avion (sans parler des conséquences sur ma forme !). »
Le reste de sa saison :
« Il y a 3 dates quasi certaines dans le calendrier après St George. Ironman Nice fin juin, l’Alpe d’Huez L fin juillet, puis Kona en octobre ! J’espère pouvoir faire un beau bloc de préparation cet été avec l’objectif d’être au plus performant à Kona… »
Denis Chevrot :
« J’aborde ces Championnats du monde Ironman à Saint George comme le premier gros objectif de la saison. J’ai l’habitude de courir des Ironman en mai et d’arriver dans une très bonne forme. Je connais l’Utah pour y avoir couru le 70.3 comme course de préparation, en avril dernier, il n’y aura donc pas de surprise quant au lieu. Mon ambition est dans un premier temps d’arriver en forme et ensuite de ne pas faire d’erreur de gestion le jour J. Si j’arrive à cela, je serai en mesure de donner le meilleur de moi et je serai donc content du résultat.
Je serai aussi au départ de l’Ironman d’Hawaii puisque je me suis qualifié lors de l’Ironman de Klagenfurt en septembre dernier. Je pense aussi à participer à l’Ironman de Floride quatre semaines après. »
Kevin Portmann :
« L’objectif de ma carrière était de me qualifier et de courir Kona en tant qu’athlète professionnel. Je me suis qualifié grâce à ma 4e place à Lake Placid l’an dernier. J’avais hâte de retourner à Kona, et cette fois en tant que pro. Je pensais l’avoir fait, mais en octobre dernier Ironman en a décidé autrement et nous a imposé ces Championnats du monde Ironman à St George : Soit tu cours à St George, soit tu déclares forfait. Je ne l’ai pas bien pris. J’ai mis du temps à me reconcentrer sur moi-même. Ce sera une course dure avec un niveau très relevé, mais ce n’est pas Kona. Je suis un compétiteur. Je me prépare consciencieusement mais ce ne sera pas mon objectif premier cette saison. Ce sera une belle course Ironman. On a aussi prévu de passer deux jours à Zion après la course et on va s’arrêter à Las Vegas pour 2 nuits sur le chemin du retour, donc ce sera un bon weekend rallongé ! »
Son ambition à St George :
« J’ai une idée de ce que je vaux. Dans un très grand jour où tout me sourit je pense pouvoir aller vite, mais je reste réaliste tout de même. Le niveau est très fort. J’espère faire une bonne course, et surtout trouver du plaisir pendant la course. Et, qui sait, sur un malentendu…Je vais à St George pour faire de mon mieux et je me servirai de ma course pour ajuster mon programme pour le reste de la saison. »
Ses ressentis à quelques jours de la course :
« Pas trop mal. J’ai fait eu une fracture de fatigue au pied il y a quelques semaines de cela, ce qui a ralenti mon programme de Course à Pied, mais à part ça, tout va bien. »
Le reste de sa saison :
« Une qualification à Hawaii serait fantastique. C’est l’objectif. J’espère pouvoir m’en rapprocher et même le réaliser cette saison. Mais même si je me qualifie, financièrement le voyage à Kona est cher. Pas tant le vol (je vis à San Diego), mais le logement sur place…ça douille 🙂 Ce sera une question que je me poserai si elle a lieu d’être. J’aimerais courir en Europe. La France me manque (et je n’ai jamais couru en France !), mais cette saison ça s’annonce difficile. Une chose est sûre, quoi qu’il arrive, la saison sera longue et belle ! »
Sam Laidlow a pour sa part participé à l’Ironman Texas deux semaines avant les Mondiaux. Il a mené la course en vélo, avant d’abandonner lors du marathon, les jambes tétanisées. Sur son compte Instagram, il soupçonne un affaiblissement de son système immunitaire, signe d’une santé déficiente, et doute sur ses capacités à bien figurer sur ces championnats du monde.
Le Breton Arnaud Guilloux a quant à lui terminé sa préparation aux Mondiaux par une 9e place au 70.3 d’Oceanside et a déjà connu son heure de gloire en passant dans l’émission mythique “Breakfast with Bob” ! (lol)
Du côté des Groupes d’âges, ils seront 69 hommes et femmes à représenter la France, et à essayer de décrocher un podium mondial dans leur catégories d’âges !
La liste complète des groupes d’âge ICI
Un course à suivre en direct le samedi 7 mai sur IRONMAN Now™ available on Facebook Watch ainsi que sur le service de streaming de NBC, Peacock.
Luc BEURNAUX et Killian TANGUY
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