Six mois après avoir été sacré champion du monde junior au Canada, Raphaël Montoya (Sartrouville) sera au départ, ce week-end, de sa toute première course sur le circuit WTS. Les sélectionneurs nationaux ont, en effet, décidé de lui donner sa chance à Abu Dhabi (Émirats arabes unis) à l’instar des jeunes Cassandre Beaugrand (17 ans) et Audrey Merle (19 ans).
Ces deux dernières années, Raphaël Montoya avait l’habitude de lancer sa saison du côté de Quarteira (Portugal) sur une épreuve continentale. Il a d’ailleurs prévu de s’y rendre le 21 mars prochain comme une dizaine d’autres triathlètes tricolores. Mais c’est surtout du côté du Moyen-Orient que le jeune sociétaire de Sartrouville, âgé de 19 ans, est attendu cette année pour commencer sa saison internationale. A Abu Dhabi, précisément, où se tiendra ce samedi la première manche de la Série Mondiale. Il y fera à cette occasion sans grand baptême sur le circuit international, où l’on retrouvera les plus grandes pointures de la discipline comme Javier Gomez (champion du monde en titre) ou Jonathan Brownlee (médaillé de bronze aux JO). Avec un seul objectif : jouer sa carte à fond sur un format Sprint qu’il connaît bien. « J’y vais dans la peau d’un jeune rookie qui va découvrir. Il y aura forcément un peu de stress avant le départ mais je n’ai rien à perdre, promet-il. C’est déjà super d’être là. Je vais tout donner pour faire la meilleure place possible. »
Comme de nombreux autres triathlètes engagés à Abu Dhabi, il a fallu organiser cette année la préparation hivernale en fonction de ce rendez-vous international programmé très tôt dans la saison. « Faire un triathlon en mars, c’est une première », confirme le jeune tricolore, qui avait davantage l’habitude les années précédentes de faire sa première sortie au début du mois d’avril. « C’est dur d’être prêt aussi tôt dans l’année, mais on a fait le choix cet hiver avec mon entraîneur d’avancer la préparation. Les séances, que j’avais l’habitude d’effectuer aux mois de mars-avril, ont été faites en janvier-février. Je pense donc être prêt dans les trois sports pour ce premier rendez-vous. »
Évidemment, l’attente placée en ces jeunes néophytes comme Montoya, mais aussi Beaugrand ou Merle, n’est pas la même que pour des triathlètes expérimentés comme Vincent Luis ou David Hauss. Le discours de Frank Bignet, le DTN de l’équipe de France, est là pour le confirmer. « Les attentes sont individualisées. Ils doivent pour l’instant s’aguerrir sur ce circuit. On ne leur demande pas de gagner des courses, mais d’essayer de tirer leur épingle du jeu », précise Bignet. Ce qui sous-entend évidemment que ces pépites tricolores du triple effort doivent être capables de jouer leur carte à fond si l’occasion se présente. « Il n’y a pas forcément besoin d’avoir une ou deux années d’expérience sur le circuit pour être fort. On l’a déjà vu par le passé. »
Basile Regoli