Lauréat l’an passé, Romain Guillaume a cette année terminé à la 5e place de l’Ironman de Mont-Tremblant (Canada). Avec quelques regrets dont celui de s’être enflammé au départ du marathon. Une bonne leçon à retenir pour son prochain objectif : l’IM du Wisconsin (USA) dans trois semaines. Actuellement 31e du KPR, le Jurassien ne devrait pourtant pas aller à Hawaii cette année. L’élève de Stéphane Palazzetti souhaite en effet se donner deux ans pour être performant avant d’y retourner.
Tu termines dimanche à la 5e place de l’IM de Mont-Tremblant (Canada) qui était cette année support du Championnat Nord-Américain. Ce résultat te satisfait-il ?
Au lendemain de l’Ironman, je suis actuellement satisfait et insatisfait ! Il est certain qu’avec une telle start-list au départ de l’épreuve, un top 5 est super. Toutefois, je pense très sincèrement qu’un podium aurait été possible.
Tu as justement été pendant longtemps dans le coup pour le podium. Qu’a-t-il manqué selon toi pour y rester ?
J’ai fait une course à l’offensive durant toute la journée mais c’est ce trait de caractère et le manque de lucidité au début de la course à pied qui m’a fait défaut. J’avais d’excellentes jambes à l’entame de la partie pédestre et je suis parti beaucoup trop vite. Après 6 km plutôt montant, j’étais à 16 km/h de moyenne. J’ai alors réalisé que c’était trop vite et j’ai ralenti. Je passe en 38’06’’ au 10e km. Et au 15e km, j’ai commencé à exploser… Il m’a manqué un facteur important : être capable de se réguler et ne pas s’enflammer !
Quels enseignements tires-tu de cette course ?
Même si je sais que je peux encore progresser dans ces deux disciplines, je sais que ma natation et mon vélo sont au niveau des meilleurs. Auparavant, ma course à pied était mon point faible mais aujourd’hui je me rends compte que le travail effectué ces dix derniers mois (notamment) porte ses fruits. Je sais que je ne peux pas courir en 2h45 mais un 2h55 reste réalisable. A condition de gèrer correctement mon effort. Aussi, dans trois semaines je serai sur l’Ironman du Wisconsin avec pour objectif de faire une très bonne course à pied (à mon niveau) grâce à une bonne gestion de mon effort.
Que sais-tu déjà sur le parcours et les concurrents qui seront présents sur l’IM de Wisconsin (USA) ?
J’ai déjà fait l’Ironman du Wisconsin à deux reprises (2010 & 2011) et je connais très bien les différents parcours. C’est une course qui, je pense, peut vraiment me plaire. Sans être très montagneux, le parcours vélo est très vallonné. La course à pied plutôt usante mais très agréable. Pour le moment, je sais que Paul Ambrose et Paul Amey devraient être de la partie mais je ne sais pas encore quels seront les autres athlètes pros.
Tu es actuellement 31e au KPR mais tu ne souhaites pas aller à Hawaii cette saison. Pourquoi cette décision ?
Effectivement, j’ai actuellement la qualif’ en poche pour Hawaii mais je ne pense pas y aller. Après Hawaii 2012, mon coach Stéphane Palazzetti et moi avons construit une progression sur deux ans afin de revenir à Hawaii pour un top 10. Nous avions donc planifiés de commencer ma »quête » de points pour Hawaii 2014 par des courses qui me font envie (le Wisconsin, Lake Tahoe et Cozumel) et ainsi courir en 2014 sur des Ironmans et Ironmans 70.3 qui me plaisent et qui ont une utilité par rapport à Kona. Sans avoir forcément à courir après les points. Si tout va bien, j’espère avoir assez de points fin 2013 pour me dire que la qualif’ est en poche (ou quasiment) et ainsi ne pas avoir à courir après les points au dernier moment comme beaucoup le font. Après, je dois avouer que l’idée de courir à Kona me tracasse un peu, mais normalement je vais rester sur le projet original.
Jeudi dernier, ton amie Jeanne Collonge a remporté pour la seconde fois l’IM d’Embrun en claquant le record de l’épreuve. Comment as-tu fait pour suivre sa course au Canada ?
C’était plutôt marrant car jeudi, lorsqu’elle s’est réveillée, je lui ai envoyé un message d’encouragement en lui disant que moi j’allais me coucher (mercredi soir au Canada). Cela fait un peu drôle de se dire que sa copine part pour une course très importante et que moi je vais dormir. Lorsque je me suis réveillé, j’ai eu un live sur mon téléphone. Son entraineur Yves Cordier m’écrivait pour me donner des infos, ma maman et celle de Jeanne faisaient de même. Idem pour quelques amis. Bref, j’ai pu aller faire mon entrainement natation et ma sortie vélo tout en suivant sa course et celle de mon père car lui aussi faisait l’Embrunman ! C’était très bien et très sympa de pouvoir suivre la course, à défaut d’être physiquement présent pour l’encourager et partager ce grand moment de joie. Il faudra quand même qu’on regarde pour faire deux ou trois courses en commun en 2014, afin de partager certains moments inoubliables (et aussi histoire d’essayer de courir le marathon plus vite qu’elle car pour le moment c’est elle qui a le record… mais plus pour longtemps!).
Propos recueillis par Basile Regoli