Un an après sa victoire mémorable sur l’Embrunman dès sa première participation sur l’épreuve, Jeanne Collonge (Olympic Nice Natation) remettra demain son titre en jeu. Avec un seul souhait : remonter cette année encore sur la première marche du podium. A quelques heures du départ, l’élève d’Yves Cordier affiche en tout cas une sérénité incroyable. Entretien.
Revenir à Embrun pour défendre ton titre, c’est quelque chose qui te tenait à cœur ?
Mon premier objectif était l’Ironman de Nice après les Championnats du monde. J’étais très contente de ce que j’ai réalisé à Nice. Pour moi, c’était comme une victoire. Après cette course, je n’avais rien décidé pour la suite de ma saison mais je me sentais bien. Je suis venue à Embrun début juillet pour m’entraîner trois semaines et j’ai tout de suite eu envie de refaire l’Embrunman.
Comment t’es-tu préparée pour ce rendez-vous ?
J’ai fait forcément des cols mais pas que. J’ai aussi travaillé sur le plat. A pied, j’avais encore le travail de Nice donc je n’en ai pas trop rajouté pour ne pas faire de la fatigue. J’ai réussi à bien gérer avec mon entraîneur Yves Cordier l’enchaînement des deux courses. Enfin, j’espère… On verra jeudi.
En tant que tenante du titre, ressens-tu une pression supplémentaire par rapport à l’an passé ?
J’arrive à ne pas ressentir de pression supplémentaire. C’est un stress différent de l’an dernier car en 2012 je venais pour découvrir. Là , je l’ai déjà fait une fois même si j’ai encore plein de choses à améliorer par rapport à l’an dernier. J’ai peut-être envie aussi de prendre un peu plus de risque, tout en restant raisonnable car c’est tellement long et dur. Pour être le plus performant, il faut vraiment s’écouter au maximum. Parfois, même si on a envie d’aller plus vite, il faut penser à être sur la réserve. Je pense que c’est peut-être la clé pour arriver le mieux possible car l’Embrunman est plus long qu’un autre Ironman.
Quelles seront selon toi tes plus dangereuses adversaires ?
Je sais qu’il y a trois filles du Team TBB : Anne Basso, Eimear Mullan et Céline Schaerer qui a fait 2e à l’Ironman de Zurich fin juillet. C’est particulier car elles font beaucoup de grosses courses enchainées donc je ne sais pas trop quels sont leurs objectifs ici. Mais ce sont des filles qui valent 9h sur l’Ironman. Il y aura aussi Alexandra Louison qui connaît parfaitement Embrun.
Tu sembles très attachée au triathlon d’Embrun. Pourquoi ?
Quand j’ai commencé le triathlon, en junior, je suis venue pas mal de fois ici. J’ai commencé par faire le Grand Prix puis, après, le CD tout en voyant l’Embrunman. Ça me fascinait et je me demandais comment ces athlètes faisaient pour arriver au bout. Et puis, j’adore les parcours montagneux. C’est quelque chose qui me plaît parfaitement et, en général, quand on aime un endroit ça fonctionne.
Depuis ta victoire à Embrun il y a un an, beaucoup de choses se sont passées dans ta carrière (4e aux Mondiaux LD, 2e à l’IM de Nice…). Quelle vision as-tu sur ces douze mois écoulés ?
J’ai l’impression que l’an dernier, c’était hier, et en même temps entre l’année dernière et cette année, je vois tout ce qui s’est passé entre les deux. J’ai l’impression qu’il y a eu énormément de choses tant au niveau personnel que sportif. J’ai vraiment emmagasiné de l’expérience en étant au contact de filles comme Mary Beth Eliss, des athlètes très fortes qui sont des modèles. J’aime bien m’inspirer d’elles et voir tout le chemin qu’il me reste encore à faire.
Pour finir, as-tu un pronostic pour la course masculine ?
Je pense qu’Etienne Diemunsch doit être tout excité de participer à l’Embrunman. Cette course va beaucoup lui plaire je suis sûr. Je sais, de ce que j’ai vécu l’an dernier, ce qu’il doit ressentir. Du coup, ça devrait bien se passer. Mais c’est aussi, je crois, sa dernière saison pour Marcel Zamora donc j’ai l’impression qu’il s’est bien concentré sur cette course et on sait qu’il a d’énormes capacités. Dès que ça monte, c’est un chamois. Après, il y aussi Hervé Faure à suivre.
Propos recueillis par Basile Regoli