Septième du classement général de la première édition du T100 Triathlon World Tour organisé par la Professional Triathletes Organisation (PTO), Mathis Margirier a été le meilleur Français du circuit. Après la finale disputée le 17 novembre dernier, il est resté à Dubaï pour s’entraîner et participera à l’IronMan 70.3 de Bahreïn le 29 novembre, son avant-dernière course de la saison. Il a tout de même accepté de faire le bilan sur sa participation au T100 Triathlon World Tour.
Quelques jours après votre cinquième place, quelle analyse faites-vous de votre course à Dubaï ?
Je suis content parce que ma saison avait bien débuté, mais ensuite ma forme était en dents de scie et je ne pouvais pas m’entraîner comme je le voulais. Je retrouve ma forme depuis cet été et pouvoir la valider sur la finale, ça fait vraiment plaisir. Je me suis bien senti sur les trois disciplines donc, globalement, je suis content. Je sais que c’est dur de ne terminer “que“ cinquième quand tu es content de ta course, mais c’est pour mieux progresser l’an prochain. Pour être honnête, au début de la saison, je pensais pouvoir monter sur le podium du classement général. À Miami, ça avait bien commencé avec une troisième place alors que je ne me sentais pas particulièrement en forme. Puis, Marten Van Riel, Kyle Smith et d’autres sont arrivés et je me suis rendu compte que ça allait être compliqué, mais que le top 5 était possible si j’étais au top de ma forme sur chaque course. Mais comme je n’ai pas pu m’entraîner comme je le voulais tout le long de l’année, je suis un peu frustré. Je sais que j’aurais pu faire mieux.
Pensez-vous à la course à pied, où vous n’avez pas pu suivre le trio de tête ?
Complètement ! Mais je dois progresser en course à pied dans son ensemble. Courir vite c’est bien, mais il faut savoir le faire après le vélo. Je dois travailler sur le fait de courir rapidement dans un triathlon. Pour cela, il faudra que je sois régulier en course à pied à l’entraînement toute la saison, chose que je n’ai pas réussi à faire cette saison.
Cette finale vous montre-t-elle que le Top 5 est un objectif réalisable ?
C’est cela et ça fait vraiment du bien. Ça me rassure et ça me remotive. Après Ibiza et Las Vegas, j’avais envie de courir, mais j’avais un peu de mal à me mettre dans un bon état mental. J’avais peur de me décevoir. J’ai fait une bonne course, ça me remet dans la bonne direction et c’est cool !
Qu’avez-vous ressenti quand vous vous êtes retrouvé en tête au début du vélo ?
Ce n’était pas prévu. J’ai vraiment bien nagé et grâce à la transition, je suis sorti premier. Contrairement à Las Vegas, où j’avais fait l’erreur de trop donner au début du vélo, le but était de conserver mon énergie au début du vélo à Dubaï. Mais comme j’étais premier je n’ai pas vraiment eu le choix. Je ne suis pas allé à fond, mais être en tête fatigue quand même. Malgré cela, j’ai réussi à ne pas m’enflammer et j’ai attendu qu’on me double.
Frenchman Mathis Margirier is pushing the pace out front in Dubai! 🔥
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Vous avez tout de même terminé vos cinq courses du T100 dans le top 10. Est-ce un format qui vous convient ?
Oui, il me convient bien. C’est un format assez court et les start-lists sont très relevés, ce qui fait que ce ne sont pas des courses d’attente. Tout le monde joue sur ses points forts pour prendre du temps là où il peut en prendre le plus. On va à fond du début à la fin et c’est ce qui me convient.
Au-delà des courses, qu’avez-vous pensé du circuit T100 et de ce qui a été mis en place ?
J’ai découvert le milieu professionnel à la fin de l’année 2022 et j’ai fait ma première course PTO en août 2023 (les “Opens“, qui étaient sur les mêmes distances que le circuit T100 actuel). J’ai tout de suite remarqué la différence avec les courses du label IronMan et Challenge. La PTO veut vraiment aider les athlètes. Elle met tout en place pour que l’on ne pense qu’à la course. Sur IronMan, on est laissé à nous-même, et sur Challenge, c’est vraiment familial.
Cette année, sur le T100, la PTO s’est occupée de tout. Elle s’est assurée que l’on puisse s’entraîner correctement avec des bonnes infrastructures. Elle réservait systématiquement une piscine avec des lignes d’eau et elle cherchait des endroits où on pouvait rouler et courir. Par exemple, à Dubaï, on ne pouvait pas le faire autour de l’hôtel, donc elle a mis en place des minibus pour qu’on aille à un meilleur endroit. On a aussi des mécaniciens à disposition toute la semaine pour régler un problème sur les vélos. Ce sont mes courses les plus importantes de l’année, mais ce sont les moins stressantes. S’il y a un problème, soit la PTO a la solution, soit elle va se démener pour la trouver. Les athlètes sont au centre du projet. Ils essayent vraiment de professionnaliser le circuit.
Au niveau de la professionnalisation, il y aussi un aspect financier. Grâce à votre septième place au classement général, vous avez reçu une prime de 50 000 dollars. Cette somme permet-elle de préparer sereinement la prochaine saison ?
C’est sûr. La PTO s’occupe de tout, on doit aller dans différents pays, et la PTO ne prend pas en charge les billets d’avion. Même si on a des partenaires, la saison coûte cher et l’argent descend vite sur le compte.
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En terminant dans le Top 10, vous avez également la garantie que la PTO vous fasse une proposition de contrat pour le circuit l’année prochaine. Allez-vous l’accepter ?
C’est effectivement ce qui est marqué dans le règlement. Maintenant, les propositions de contrat devraient se faire en décembre. Je pense que je vais l’accepter, car le T100 est nouveau et c’est novateur qu’une organisation injecte autant d’argent pour aider les athlètes. Surtout que je ne sais pas combien de temps cela va durer. La PTO a beau nous dire qu’ils sont là dans la durée – elle nous l’a répété lors d’une réunion – on ne sait jamais ce qui peut arriver. Si dans trois ans, elle n’a plus d’argent, le circuit n’existera plus. C’est un choix difficile car j’ai aussi envie de passer sur la distance IronMan, ce qui rend les courses plus difficiles à caler dans la saison, mais je devrais bien accepter le contrat du T100.
Il y aura aussi la possibilité de courir en France avec l’arrivée d’une course à Fréjus.
C’est vraiment bien ! Déjà parce que ça ferra un déplacement plus léger, mais également parce que ma famille et mon entraîneur pourront venir facilement. On aura aussi le public avec nous, même si je suis surpris car sur chaque course, même lorsqu’on était loin, il y avait des Français qui nous encourageaient. Sur les Grands Prix, il y avait tout le temps plein de monde à Fréjus. Ça va être dingue en termes d’ambiance !
Avez-vous déjà planifié votre saison prochaine ?
Pas encore, car l’année n’est pas finie. La PTO n’a pas encore annoncé toutes les dates du T100 non plus et il faudra voir les termes du contrat avec le nombre de courses minimum à faire. Les deux autres objectifs seront de faire mon premier IronMan, pour, si possible, me qualifier aux championnats du monde à Nice et d’être qualifié pour les championnats du monde IronMan 70.3 2025 qui seront à Marbella. C’est une belle opportunité, car, cette année, ils ont lieu en Nouvelle-Zélande, ce qui fait un gros déplacement. En Espagne, ce sera plus simple.
Serez-vous tout de même au départ de la course ?
Oui, j’y serai. Ce sera le 15 décembre et ce sera ma dernière course. C’est plutôt cool car cela veut dire que je serai en vacances pour les fêtes de Noël. C’est assez rare et cela fait plaisir de pouvoir relâcher pour les fêtes de fin d’année. Habituellement, à Noël, avec tous les déplacements et les repas de famille, c’est compliqué de s’entraîner. Là, ce sera plus tranquille.
Photo : T100 Triathlon